Le Soudan a libéré dimanche trois pétroliers sud-soudanais au lendemain d'une annonce dans ce sens pour tenter de débloquer les négociations dans l'impasse avec son voisin du Sud qui accuse Khartoum de vol, a annoncé le ministère des Affaires étrangères.
Trois navires, transportant au total 2,2 millions de barils, étaient retenus par Khartoum dans la ville de Port-Soudan, selon les autorités soudanaises.
"Aujourd'hui, les trois navires sont partis.Le dernier est parti à trois heures (12H00 GMT)," a affirmé à l'AFP le porte-parole du ministère Al-Obeid Meruh.
Il a ajouté que le président Omar el-Béchir avait ordonné la libération des tankers même s'ils n'avaient pas payé les frais liés à l'usage du port.
Les navires transportaient 2,2 millions de barils de pétrole sud-soudanais.
Le Soudan avait annoncé samedi sa décision de libérer les tankers dans un geste de bonne volonté pour tenter de débloquer les négociations dans l'impasse avec son voisin du Sud sur le partage des revenus du pétrole, mais Juba juge cette offre insuffisante.
"Nous sommes prêts à continuer les discussions, et pour le prouver (...) nous libérons les navires dans le port," avait affirmé à Addis Abeba un membre de la délégation soudanaise chargée des négociations, Saïd Khatib.
"Si nous voulons continuer à négocier avec Karthoum, ils doivent alors répondre aux demandes minimums (...).Le brut volé doit être remboursé au Soudan du Sud", a répondu le ministre sud-soudanais du Pétrole et des mines, Stephen Dhieu Dau.
Le partage des revenus pétroliers entre le Soudan du Sud, qui dispose de la majeure partie des réserves, et le Soudan, qui contrôle les infrastructures indispensables à l'exportation du brut, plombe les relations entre les deux pays depuis l'indépendance proclamée en juillet par le Soudan du Sud.
Juba accuse Khartoum de lui avoir volé 815 millions de dollars (620 millions d'euros) de brut.Le Soudan répond n'avoir prélevé, en pétrole, que de quoi compenser les droits de passage du brut sur son territoire, et l'utilisation de ses raffineries.
Il y a une semaine, le gouvernement sud-soudanais avait ordonné la suspension de toute sa production pétrolière pour protester contre la ponction d'une partie de son brut lors de son transit sur le territoire du Soudan.
Pour Juba, cette ponction constitue un "acte de piraterie d'Etat sur des biens en transit et une violation grave du droit international".
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