"Nos enfants exigent un minimum, leur droit d'être secouru par leur mère-patrie. Nos enfants veulent leur exfiltration immédiate", a déclaré lors d'une conférence de presse Yoro Bâ, dont le fils fait partie des étudiants sénégalais coincés dans la ville chinoise, berceau de l'épidémie de coronavirus. "Des pays comme le Maroc, l'Algérie et la Tunisie ont fait diligence pour rapatrier leurs compatriotes", a souligné M. Bâ, dont les propos étaient interrompus par des pleurs. Il s'exprimait au nom du "Collectif des parents des étudiants bloqués à Wuhan" créé après des déclarations controversées lundi du président Sall.Le chef de l'Etat sénégalais avait souligné les difficultés rencontrées par "les grands pays" pour organiser le rapatriement de leurs ressortissants. "Cela requiert une logistique tout à fait hors de portée du Sénégal", avait-il affirmé."Il faut des avions spéciaux qui puissent aller sur place, il faut du personnel, ce ne sont pas des compagnies aériennes (mais) des (appareils) militaires. Lorsque ces personnes reviennent, il faut pouvoir les mettre en quarantaine dans un lieu équipé en conséquence, ce qui n'est pas encore le cas pour le moment de notre pays et des pays africains", avait poursuivi Macky Sall.Treize étudiants sénégalais "jusqu'ici bien portants" sont à Wuhan, selon le collectif. "Le Sénégal a bel et bien les ressources amicales, diplomatiques, humaines, logistiques et financières pour procéder au rapatriement", a estimé Yoro Bâ."Désemparés, le coeur meurtri et amer suite à la déclaration du 3 février des autorités sénégalaises, les parents auront simplement retenu que le Sénégal allait livrer ses fils à une mort certaine", a ajouté M. Bâ, en présence de membres de familles et de proches des étudiants de Wuhan.Sur les réseaux sociaux, la déclaration de Macky Sall a aussi fait polémique. "Monsieur le président, et si votre fils se trouvait à Wuhan?", s'est notamment interrogé sur Twitter un éditorialiste, Momar Dieng, évoquant une "déclaration scandaleuse et irresponsable" contre "ces infortunés compatriotes" en Chine.Le coronavirus a tué à ce jour près de 500 personnes et infecté plus de 24.000 personnes en Chine continentale, et il se propage dans plus de 20 pays. L'Afrique est pour l'heure épargnée, mais les gouvernements du continent ont renforcé les mesures de prévention, notamment dans les ports et les aéroports.
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