Les deux rivaux du second tour de la présidentielle ivoirienne de dimanche, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, s'affrontent jeudi soir lors d'un débat télévisé sans précédent, dans un climat alourdi par des violences entre leurs partisans, qui ont fait un mort.
Un jeune homme a été tué jeudi dans l'ouest ivoirien, fief de Laurent Gbagbo, lors d'échauffourées entre partisans du chef de l'Etat et de l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara, a-t-on appris de sources concordantes.
A trois jours du second tour, il s'agit du premier décès survenu lors des heurts qui opposent depuis une semaine des militants du camp présidentiel et de l'opposition.
Le débat télévisé de jeudi est une première dans le pays, qui connait le premier scrutin vraiment ouvert de son histoire.
A la veille de la clôture de la campagne, que les deux candidats veulent marquer par des rassemblements géants à Abidjan, ce duel télévisé est crucial pour le président sortant Gbagbo et l'ex-Premier ministre Ouattara.
Avec respectivement 38% et 32% au premier tour le 31 octobre, aucun ne peut tenir la partie pour gagnée et chacun doit surtout séduire les électeurs - baoulé du centre, en particulier - qui avaient choisi Henri Konan Bédié.
L'ex-président, arrivé troisième, a appelé à voter pour son allié Ouattara, mais les reports de voix restent une inconnue majeure.
Le rendez-vous est d'autant plus décisif que le ton s'est brusquement durci depuis une semaine.
Le président accuse désormais sans relâche son rival d'avoir "fait tous les coups d'Etat" dans le pays depuis celui de 1999 contre M. Bédié.L'ancien chef du gouvernement traite en retour M. Gbagbo de "putschiste", même s'il prônait mercredi à Soubré (sud-ouest) "la réconciliation et le pardon".
Le parrain de l'accord de paix de 2007, le chef de l'Etat burkinabè Blaise Compaoré, fera un déplacement à Abidjan samedi pour apaiser une "atmosphère électorale surchauffée", selon un communiqué publié jeudi par la présidence à Ouagadougou.
L'enjeu est que "le verdict des urnes soit accepté par tous", souligne-t-elle.
L'ONU, des organisations de la société civile, le corps diplomatique et même l'équipe nationale de football ont déjà multiplié les appels au calme.
L'heure est aussi au renforcement de la sécurité pour le jour "J".
Le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé de transférer de sa mission au Liberia voisin trois bataillons d'infanterie (500 hommes) et une unité aérienne pour appuyer l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci, 8.500 hommmes), pour quatre semaines au plus.
Quant au Centre de commandement intégré (CCI), état-major mixte loyaliste et FN, il a engagé le déploiement de troupes supplémentaires au nord et dans les zones forestières du centre-ouest, où cohabitent bété (ethnie de M. Gbagbo), baoulé et nordistes qui sont le gros de l'électorat de M. Ouattara.
Le rendez-vous de dimanche "constituera l'heure de vérité pour le peuple ivoirien et ses dirigeants", a souligné jeudi Youn-jin Choi, représentant de l'ONU en Côte d'Ivoire.
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