Les chefs d'état-major de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se sont réunis jeudi à Abidjan pour étudier l'éventuel déploiement d'une force militaire régionale déjà en alerte afin de faire face à la crise au Mali, a constaté l'AFP.
Les chefs des armées d'une dizaine de pays de la Cédéao (dont le Mali a été suspendu après le putsch du 22 mars) se sont retrouvés vers 11H00 (locales et GMT) pour une réunion présidée par le ministre ivoirien délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi.
Les chefs d'état-major de la Côte d'Ivoire, du Nigeria et du Niger participent notamment à cette "réunion d'urgence", à laquelle assistent des officiers américains et français.
Evoquant à l'ouverture la "feuille de route" des responsables militaires, M. Koffi leur a demandé "d'imaginer les voies et moyens, en complément des actions diplomatiques et politiques", pour "aider à sécuriser le retour à la légalité constitutionnelle" et "stopper l'avancée de la rébellion" au Mali.
La rencontre doit permettre d'élaborer "un plan d'action opérationnel de la force en attente de la Cédéao, assorti d'un calendrier et d'un budget pour les actions concrètes qui seront menées", a-t-il poursuivi.
"Cela suppose qu'il faudra préciser les effectifs à déployer, la répartition des effectifs par pays, la taille des unités à composer, les moyens logistiques à mobiliser et les délais d'une telle campagne", a détaillé le ministre.
La situation "alarmante" au Mali "préoccupe au plus haut niveau toute la sous-région", "il y a urgence" à "sauver ce pays", a insisté le chef de l'armée ivoirienne, le général Soumaïla Bakayoko, avant le début du huis-clos.
A l'issue d'un sommet lundi à Dakar, le chef de l'Etat ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédéao, avait annoncé "la mise en place immédiate de la force d'attente" régionale et indiqué que les chefs d'état-major devaient se réunir cette semaine à Abidjan "pour voir les modalités d'activation de cette force".
La Cédéao avait auparavant mis en état d'alerte sa force de quelque 2.000 hommes.
L'organisation ouest-africaine a invoqué la nécessité de rétablir l'ordre constitutionnel après le coup d'Etat militaire à Bamako et de restaurer l'intégrité territoriale du Mali, dont le nord est passé en quelques jours sous le contrôle de la rébellion touareg du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) et de groupes islamistes armés.
La Cédéao a également décrété un "embargo total", économique, financier et diplomatique, contre la junte au pouvoir à Bamako.
Dans un entretien publié jeudi dans la presse française, le chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo, a appelé les Occidentaux à intervenir militairement dans le nord du Mali face aux rebelles touareg et aux islamistes.
"Il n'y aura pas de solution militaire pour les Touareg", a estimé de son côté jeudi le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé."C'est une solution politique qu'il faut", a-t-il ajouté, précisant que la Cédéao, l'Algérie et la Mauritanie devaient y contribuer.
Pour stopper la progression des islamistes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et aider les autorités légitimes de Bamako, le ministre a précisé qu'une force d'intervention de la Cédéao pourrait alors bénéficier d'un soutien logistique de la France, ex-puissance coloniale.
"Nous soutenons tous les efforts de la Cédéao, y compris les préparatifs d'une action militaire", a déclaré pour sa part le porte-parole du ministère français, Bernard Valero.
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