Deux chefs rebelles du Darfour ont comparu pour la première fois jeudi devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, soupçonnés de crimes de guerre pour une attaque qui avait fait 12 morts parmi des soldats de maintien de la paix en 2007.
"J'ai choisi de répondre à la citation à comparaître délivrée par la CPI de façon volontaire et j'appelle tous ceux qui ont reçu une citation à comparaître de la cour à s'y conforter pour montrer qu'ils ne sont pas coupables", a déclaré Abdallah Banda Abaker Nourain, 47 ans.
"Je suis venu ici parce que nous croyons en la justice", a déclaré de son côté Saleh Mohammed Jerbo Jamus, 33 ans, aux juges de la CPI à La Haye.
Interrogés sur leur profession, les deux chefs rebelles, qui comparaissaient libres, ont répondu : "révolutionnaire".
Les deux hommes, arrivés mercredi aux Pays-Bas, sont soupçonnés de trois chefs d'accusation pour crimes de guerre commis lors d'une attaque le 29 septembre 2007 contre la Mission de l'Union africaine au Soudan (Muas) à la base militaire d'Haskanita (nord du Darfour).
Ces charges doivent être confirmées avant un procès éventuel des deux hommes, lors d'une audience prévue le 22 novembre, a indiqué la présidente Sylvia Steiner.
Quelque 1.000 combattants, dont des troupes appartenant à l'Armée de libération du Soudan-Unité commandées par M. Jerbo et des forces dissidentes du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) dirigées par M. Banda, avaient participé à l'attaque qui avait fait douze morts et huit blessés graves, selon la CPI.
La Cour avait refusé le 8 février de poursuivre pour ces faits un autre chef rebelle du Darfour, Bahar Idriss Abou Garda, 47 ans.Les juges avaient estimé insuffisants les éléments de preuve présentés par l'accusation contre M. Garda qui s'était présenté volontairement devant la CPI le 18 mai 2009.
Le 20 novembre 2008, le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, avait demandé à la Cour d'émettre des mandats d'arrêt à l'encontre des trois chefs rebelles pour leur rôle dans l'attaque d'Haskanita, ou des citations à comparaître s'ils acceptaient de se rendre volontairement devant la Cour.
Trois mandats d'arrêt ont par ailleurs déjà été délivrés par la CPI contre le président soudanais Omar el-Béchir, Ahmed Haroun, un ancien ministre soudanais des Affaires humanitaires et Ali Kosheib, le chef de la milice pro-gouvernementale janjawid.
Le conflit au Darfour, qui a débuté en 2003, a fait 300.000 morts et 2,7 millions de déplacés, selon l'ONU.Khartoum parle de 10.000 morts.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.