- Londres: "autocrate"
Seul pays occidental à réagir dans un premier temps, l'ex-colonisateur britannique a choisi de dénoncer un régime peu respectueux de la démocratie et des droits de l'homme.
"Nous exprimons nos condoléances à ceux qui sont en deuil après le décès de Robet Mugabe.Toutefois, les Zimbabwéens ont souffert trop longtemps sous son règne autocratique", a déclaré le ministère des Affaires étrangères, espérant que le pays puisse désormais "suivre un chemin plus démocratique et prospère".
L'ancien ministre britannique et militant anti-apartheid Peter Hain a décrit Mugabe comme "un héros de la libération, torturé et emprisonné par le régime de la minorité blanche raciste dans l'ancienne Rhodésie, qui a ensuite trahi toutes ces valeurs des droits de l'homme et de la démocratie du temps de la lutte pour la liberté", pour "devenir un dictateur corrompu qui a tué et torturé des opposants".
- Washington: le libérateur a "trahi"
Pour les Etats-Unis, Robert Mugabe a "aidé à libérer le Zimbabwe" mais a ensuite "trahi les espoirs de son peuple".
"Nous présentons nos condoléances à ceux qui pleurent la perte de l'ancien président zimbabwéen Robert Mugabe", a déclaré la porte-parole de la diplomatie américaine Morgan Ortagus.Elle a toutefois également dénoncé "ses violations des droits humains et sa mauvaise gestion économique qui a appauvri des millions" de Zimbabwéens.
"Nous continuons de soutenir les aspirations des Zimbabwéens à un avenir meilleur et plus prospère", a-t-elle conclu.
- L'UE "aux côtés du Zimbabwe" -
Dans un message de "condoléances", l'Union européenne (UE) a indiqué qu'elle "continuera à se tenir aux côtés du Zimbabwe et de son peuple, à soutenir la réconciliation et aider à assurer un avenir d'unité, de prospérité, de sécurité et de démocratie pour tous les Zimbabwéens".
L'UE rappele qu'elle "attache une grande importance au renforcement de l'état de droit, des droits de l'Homme et de la consolidation de la démocratie au Zimbabwe (...) éléments essentiels de nos relations".
- Afrique du Sud: "champion de l'anti-colonialisme"
Un des premiers dirigeants africains à s'exprimer, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a salué un "combattant de la libération et un champion de la cause africaine contre le colonialisme".Le Zimbabwe de Robert Mugabe a longtemps aidé la lutte armée contre l'apartheid chez son voisin sud-africain et soutenu la lutte anti-coloniale d'autres de ses voisins d'Afrique australe.
- Pékin: "dirigeant exceptionnel"
La Chine, très présente sur le continent et dont le président Xi Jinping fut en 2015 un des rares chefs d'Etat à effectuer une visite officielle au Zimbabwe, boudé par les dirigeants occidentaux, a salué "un dirigeant politique et un dirigeant du mouvement de libération nationale exceptionnel".
- Poutine: "grande contribution personnelle"
En Russie, autre partenaire du Zimbabwe qui s'est toujours opposé aux sanctions économiques contre le régime de Mugabe pour ses violations des droits de l'homme, le président Vladimir Poutine a souligné que "beaucoup de dates importantes dans l'histoire moderne du Zimbabwe sont liées au nom de Robert Mugabe"."Il a apporté une grande contribution personnelle à la lutte pour l'indépendance".
- L'Afrique australe "reconnaissante"
En Afrique australe, Edgard Lungu, président de la Zambie, a rappelé le souvenir du "père fondateur du Zimbabwe et panafricaniste", dont la "place dans les annales de l'histoire de l'Afrique est assurée".
Toujours dans la région, le président namibien Hage Geingob a rendu hommage au "révolutionnaire exceptionnel, combattant tenace de la liberté et panafricaniste" dont les sacrifices ont permis "la libération de l'Afrique australe du joug racial et de l'oppression coloniale".
Les Namibiens expriment "un sentiment profond de gratitude", a-t-il dit.
Le président tanzanien John Magufuli, également président en exercice de l'organisation des pays d'Afrique australe, la SADC, a ajouté: "L'Afrique perd un dirigeant brave, déterminé, un africaniste qui a traduit dans les actes le refus de la colonisation".
- Joseph Kabila: "Un digne fils de l'Afrique"
L'ancien président congolais Joseph Kabila a évoqué "le souvenir d'un digne fils de l'Afrique, qui a volé au secours de notre pays, alors victime d'une agression extérieure.Le continent vient de perdre l'un des grands panafricanistes, un héros de la lutte pour l'indépendance".
- Kenya: "phare de la libération"
Uhuru Kenyatta, président kényan, a salué de son côté "un homme d'Etat, un combattant de la liberté et un panafricaniste qui a joué un rôle essentiel dans la formation des intérêts du continent africain".Il a évoqué un "phare de la lutte de libération de l'Afrique".
Un de ses prédécesseurs, Mwai Kibaki, est l'un des rares à mentionner les "mauvais côtés" de Mugabe, mais il "restera avant tout dans les mémoires pour sa défense courageuse de la dignité des Africains".
Au Burundi, le président Pierre Nkurunziza a dit avoir appris "avec tristesse" la disparition d'un "héros de l'indépendance du Zimbabwe et vaillant artisan du panafricanisme".
Au Soudan du Sud, le président Salva Kiir a estimé que le Zimbabwe avait "perdu un grand dirigeant" et "un homme d'Etat révolutionnaire et dévoué".Il le qualifie de "champion de la démocratie, de l'égalité, des droits de l'Homme, de l'émancipation, de la paix et du développement".
- Afrique de l'Ouest: "militant de l'indépendance"
En Afrique de l'Ouest, le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a rendu hommage au "militant qui a combattu pour l'indépendance du pays face au régime colonial".
Il a estimé que, malgré la crise économique endémique dans laquelle se débat le Zimbabwe, "la postérité conservera pour toujours le souvenir des sacrifices de Mugabe, notamment dans la lutte pour l'émancipation économique et politique de son peuple".
Au Sénégal, le président Macky Sall a sobrement adressé ses condoléances à la suite "du décès du père de la nation".
- "Grand ami de Cuba"
"Toutes nos condoléances au gouvernement et au peuple du Zimbabwe pour la mort de l'ex-président Robert Mugabe, père fondateur de cette nation, leader historique africain et grand ami de Cuba", a écrit sur Twitter le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez.
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