Des islamistes soupçonnés dans le meurtre d'un homme politique au Nigeria

Des membres d'une secte islamiste du nord du Nigeria sont soupçonnés d'y avoir assassiné un dirigeant d'un parti politique, a-t-on appris jeudi de sources policière et politiques.

Des hommes armés, qui appartiendraient au groupe Boko Haram, une secte radicale se réclamant des talibans d'Afghanistan, se sont introduits dans le domicile du vice-président du parti All Nigeria Peoples Party (ANPP), à Maiduguri, et l'ont tué, a expliqué le porte-parole de la formation.

Awana Ali Ngala "a été tué par balle dans sa maison", mercredi soir, a indiqué à l'AFP Emmanuel Eneukwu.

Les responsables du parti à Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno où Boko Haram a son fief, "soupçonnent les gens qui l'ont tué d'appartenir à Boko Haram", a poursuivi le porte-parole.

Un responsable de la police à Maiduguri a confirmé le meurtre de M. Ngala, sous couvert d'anonymat.

Le gouverneur de Borno est issu de l'ANPP, une formation de l'opposition à échelle nationale.

Selon des sources au sein du parti, les assaillants circulaient à moto.

Plusieurs assassinats ont été commis ces derniers mois dans la région par des hommes à moto et les autorités ont accusé Boko Haram.

La secte s'était insurgée fin juillet 2009 et ses combats avec les forces de l'ordre avaient fait plus de 800 morts en quelques jours.

Selon la source policière et le porte-parole de l'ANPP, les assaillants ont attaqué le domicile du président du parlement local de Borno avant de se rendre chez Awana Ali Ngala.

Ils ont tué un garde devant la maison du président du parlement.

Le motif de ces attaques pourrait être politique mais des membres de Boko Haram "sont les coupables les plus vraisemblables", a estimé la source policière.

En septembre, des membres présumés de la secte ont attaqué une prison dans le nord du Nigeria, libérant plus de 700 détenus, dont une centaine appartiendraient à Boko Haram.