M. Moi a dirigé le Kenya d'une main de fer entre 1978 et 2002, après avoir succédé au père de l'indépendance Jomo Kenyatta - lui-même père de l'actuel président Uhuru Kenyatta - à la mort de celui-ci en 1978.Sa dépouille est exposée depuis samedi et jusqu'à lundi au Parlement. Samedi, quelques 23.000 personnes lui ont rendu hommage, selon une source officielle qui a requis l'anonymat. Ses obsèques nationales, avec les honneurs civils et militaires, auront lieu mardi au stade national de Nyayo à Nairobi.Il sera ensuite enterré mercredi à Kabarak, à environ 220 km au nord-ouest de Nairobi.Le cercueil de l'ancien président drapé dans le drapeau kenyan, a été escorté samedi par des motards de la police militaire jusqu'au Parlement.Là, dignitaires étrangers, responsables kenyans et simples citoyens ont défilé devant sa dépouille exposée sur un socle recouvert de velours vert.Mais parmi la foule de Kenyans qui attendaient à l'extérieur du bâtiment, si certains venaient rendre hommage à un ancien chef d'Etat respecté, d'autres venaient plutôt s'assurer de la mort d'un homme qu'ils avaient longtemps craint."C'était un bon dirigeant", a assuré Magdalene Njoki, une vendeuse venue avec ses deux enfants de Thia, à 50 km e Nairobi, pour remercier l'homme d'Etat qui avait institué des distributions gratuites de lait à l'école, quand elle était petite.Justin Otello, qui fait lui aussi la queue pour contempler le corps de l'ancien président, n'en garde pas le même souvenir: "Je ne peux pas croire que le corps qui repose là, immobile, soit celui de l'homme qui a terrorisé tout le pays".Daniel arap Moi laisse une image contrastée. Son long règne a été marqué par le durcissement d'une répression que maniait déjà Jomo Kenyatta, le musellement de la dissidence, des détentions arbitraires, des opposants torturés et la corruption.Un système de parti unique a été instauré en 1982. Le multipartisme n'a été rétabli qu'en 1992 sous la pression du clergé, de la société civile et de la communauté internationale.Mais il est aussi crédité d'avoir su maintenir le Kenya au petit nombre des États d'Afrique de l'Est en paix dans les années 1990 alors que d'autres sombraient dans le chaos (Rwanda, Burundi, Somalie).Dans l'Ethiopie voisine, les chefs d'Etat et de gouvernement africains réunis en sommet ont observé dimanche une minute de silence en hommage à l'ex-président.L'Afrique "a perdu l'un de ses fils les plus illustres", a témoigné le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.Le président kenyan Uhuru Kenyatta a célébré "un des pères de notre nation et un champion du pan-africanisme".
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