Richard Tamfu et Armel Tchuemegne, avaient été arrêtés mercredi à Douala, la capitale économique du Cameroun, et ont passé deux jours en garde à vue avant d'être "conduits vendredi soir à la prison de New-Bell", a déclaré à l'AFP Me Christian Bissou, responsable des questions relatives aux droits humains au conseil de l'ordre des avocats."Ils sont sous mandat de dépôt à New-Bell" à Douala, a confirmé à l'AFP un haut responsable de la police, qui a requis l'anonymat.Me Tamfu est un membre actif du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), l'un des principaux partis de l'opposition. Les cadres et militants du MRC sont régulièrement la cible d'arrestations et de procès depuis que leur leader, Maurice Kamto, arrivé en deuxième position, conteste la réélection de M. Biya en 2018.M. Kamto lui-même, et des dizaines de membres du MRC, avaient passé neuf mois en prison sans être jugés en 2019 après avoir manifesté pacifiquement contre la réélection de M. Biya, 87 ans dont 38 à diriger le Cameroun d'une main de fer. Ils avaient été remis en liberté après d'intenses pressions internationales.Mais M. Kamto est aujourd'hui retenu à son domicile de Yaoundé encerclé par la police depuis deux mois, sans que la justice lui ait notifié quoi que ce soit, après avoir appelé à des "manifestations pacifiques" pour le départ du chef de l'Etat. Plusieurs cadres et militants du MRC sont également emprisonnés depuis.Me Tamfu et Tchuemegne avaient été interpellés mercredi "sans mandat", selon un collectif d'avocats qui réclame leur libération immédiate.Selon Me Bissou, les chefs d'inculpation sont notamment "outrage à magistrat" et "destruction de biens publics", à la suite d'échauffourées, le 10 novembre, dans un tribunal de Douala où les policiers étaient intervenus violemment pour déloger des avocats manifestant pour la libération de deux des leurs.Plusieurs avocats avaient été blessés au cours de cette intervention musclée de la police.Le Cameroun est le théâtre d'une contestation du pouvoir de M. Biya inédite en 38 ans, de violences jihadistes et d'une guerre sanglante depuis quatre ans entre des rebelles séparatistes et les forces de sécurité dans deux régions de l'ouest, peuplées majoritairement par la minorité anglophone camerounaise.Les deux camps sont régulièrement accusés par les ONG internationales et l'ONU de commettre des crimes contre les civils.Me Tamfu est très connu au Cameroun pour son engagement en faveur des droits humains, notamment dans la crise anglophone.
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