"La République de Djibouti, suivant ordonnance du président de la République en date du 9 septembre 2018, a décidé, avec effet immédiat, de nationaliser l'ensemble des actions et droits sociaux", a indiqué le gouvernement dans un communiqué."Les représentants de l'État dans les organes sociaux de la société seront nommés par décret", a ajouté la même source, évoquant notamment les "intérêts fondamentaux de la nation" pour justifier la nationalisation.L'annonce de la nationalisation du terminal, dont les parts étaient précédemment détenues à 66% par l'Etat djiboutien et à 33% par Dubai Ports World, l'un des grands acteurs mondiaux de la gestion des ports, est le dernier épisode en date du différend qui oppose Djibouti et Dubaï.Fin février, Djibouti avait résilié le contrat de concession du terminal de Doraleh attribué à DP World, estimant que ce contrat contrevenait à la souveraineté nationale du pays.Ce terminal, qui était exploité depuis 2006 par DP World sur la base d'une concession de longue durée, est essentiel pour l'approvisionnement de l'Éthiopie, deuxième pays le plus peuplé d'Afrique.Le gouvernement de Dubaï, majoritaire dans le capital de DP World, avait estimé que la saisie du terminal était illégale et s'était tourné vers la Cour internationale d'arbitrage de Londres qui lui a donné raison. Le gouvernement de Dubaï a également annoncé le 5 septembre qu'une injonction d'un tribunal britannique empêche notamment Djibouti de nommer de nouveaux directeurs sans l'approbation de DP World.Lundi, le gouvernement djiboutien a critiqué l'attitude du groupe DP World, décidé selon lui à "revenir à Doraleh coûte que coûte, et engagé dans une guérilla judiciaire et médiatique contre la République de Djibouti"."La République de Djibouti entend, une fois encore clairement réaffirmer que le terminal à conteneurs de Doraleh ne saurait, en aucune circonstance, revenir sous le contrôle de DP World", a ajouté la même source. "Le contrat de concession a été résilié, le personnel et les actifs de la concession ont été transférés à une entreprise publique spécifiquement créée à cet effet et qui gère désormais cette infrastructure".En 2014, le gouvernement de Djibouti avait mis en cause le contrat en accusant DP World d'avoir versé des pots-de-vin à un responsable des ports du pays pour obtenir une concession de 50 ans.Outre ces accusations, Djibouti reproche plus généralement à DP World des volumes d'activité du terminal décevants malgré un environnement favorable dans ce secteur de l'import-export.str-ndy/sba
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