Djibouti: "l'armée ne savait pas" pour Borrel, dit Longuet

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PARIS (AFP) - (AFP)

Gérard Longuet, ministre français de la Défense, interrogé jeudi sur l'affirmation par un témoin que l'armée française avait su très vite que le juge Bernard Borrel, mort en 1995 à Djibouti, avait été assassiné, a assuré que "l'armée ne savait pas". 

M. Longuet était interrogé par France 2 sur le témoignage d'un militaire français en poste à Djibouti à l'époque, au sein d'une unité chargée des écoutes.Selon cet appelé, l'armée française a été informée de l'assassinat du juge, via des écoutes de la police djiboutienne, peu après son décès.

"L'armée ne savait pas.Si l'armée savait, elle a l'obligation, c'est dans le code pénal, article 40, de transmettre au magistrat toute information sur une affaire juridique", a déclaré M. Longuet.

Va-t-il lever le secret défense, comme le demande la veuve du juge Borrel?"Naturellement, mais il y a une procédure", a répondu le ministre."Toute demande de levée du secret défense passe par une commission composée de trois magistrats et deux parlementaires, un de la majorité et un de l'opposition", a-t-il expliqué.

"Mes prédécesseurs ont toujours donné, et j'ai toujours donné, les documents demandés, dès lors qu'ils sont autorisés par la commission", a-t-il ajouté.

"La recherche de la vérité, c'est très bien, l'armée française, pour sa part, n'a rien à cacher", a affirmé M. Longuet.

Quant au témoin, "s'il savait depuis 1995, il fallait le dire immédiatement au juge", a observé M. Longuet."Le juge se retourne vers l'armée et nous demande des documents et tous les documents qui seront demandés par le magistrat seront délivrés au juge."

Magistrat français détaché à Djibouti, Bernard Borrel avait été retrouvé mort le 19 octobre 1995, le corps en partie carbonisé, en contrebas d'un ravin, à 80 km de Djibouti.L'enquête française a privilégié dans un premier temps la thèse du suicide, avant de retenir celle d'un assassinat après de nouvelles expertises.

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