Le Mali luttait mercredi pour endiguer toute propagation d'Ebola, après deux décès dus au virus dans une clinique de Bamako, au moment où le pays croyait avoir circonscrit une première menace.
Le pays avait auparavant affronté un premier cas, celui d'une fillette de deux ans venue de Guinée et décédée le 24 octobre à Kayes (ouest), qui n'a, à ce jour, pas entrainé de contamination.
Ces deux nouveaux décès sont liés à l'entrée au Mali d'un ressortissant de Guinée, où l'épidémie s'est déclarée en décembre 2013 avant de se communiquer au Liberia et à la Sierra Leone limitrophes, puis à cinq autres pays.
L'épidémie, la plus grave de l'histoire de cette fièvre hémorragique identifiée en 1976 en Afrique centrale, a fait 4.960 morts sur 13.268 cas recensés, dans leur immense majorité au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) arrêté au 4 novembre.
Un Guinéen de 66 ans est arrivé fin octobre par bus à Bamako pour se faire soigner d'une "insuffisance rénale" à la clinique Pasteur, a indiqué à l'AFP une source médicale malienne."A sa mort, on a découvert que deux membres de sa famille sont déjà morts d'Ebola, mais il l'a caché", a-t-on expliqué de même source.
Un infirmier de 25 ans qui l'avait soigné, testé positif au virus mardi, est décédé le jour même, a confirmé mercredi le ministère malien de la Santé, annonçant des recherches pour identifier les personnes ayant été un contact avec ces deux cas.
"Les locaux de la clinique privée qui l'a pris en charge ainsi que le domicile du patient ont été totalement désinfectés et mis en observation", a précisé le ministère, ajoutant que ses services étaient "à pied d'�?uvre pour éviter toute propagation du virus à partir de ce cas lié à un cas importé de la Guinée".
"Un médecin qui en réalité est un cas suspect d'Ebola est en observation, parce qu'il a été en contact avec les deux personnes décédées, et nous recherchons par ailleurs d'autres personnes ayant côtoyé les personnes décédées mais qui ont regagné leur domicile", a affirmé à l'AFP un responsable de la clinique sous couvert de l'anonymat.
- Soldats de l'ONU en quarantaine -
En outre, plusieurs dizaines de personnes se sont retrouvées placées en quarantaine dans la clinique Pasteur, dont près de la moitié sont des soldats de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), traités dans l'établissement pour d'autres pathologies au moment de l'annonce mardi des deux décès d'Ebola.
Un dispositif de sécurité était toujours visible mercredi autour de la clinique, ont constaté les correspondants de l'AFP.
"Nous sommes une trentaine en quarantaine dans la clinique.Il y a des médecins, des patients, dont une quinzaine de soldats de la Mission de l'ONU à Bamako", a déclaré à l'AFP un médecin, joint par téléphone, déplorant "la pagaille" des conditions d'isolement.
Malgré ce nouveau risque, la lutte contre l'épidémie marque globalement des points, en particulier au Liberia, le pays le plus touché, avec environ la moitié des cas et des morts comptabilisés.
En Sierra Leone en revanche, deuxième pays le plus touché où l'épidémie progresse le plus rapidement, en particulier dans la région de la capitale, Freetown, la situation restait préoccupante, avec une sous-estimation chronique du nombre de cas et de morts, selon l'OMS.
Au plan sportif, la Confédération africaine de football (CAF) a rejeté la demande du Maroc de reporter la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2015, prévue du 17 janvier au 8 février, en raison d'Ebola.Elle a en conséquence retiré l'organisation de la compétition au Maroc, dont l'équipe est disqualifiée.
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