La prestigieuse institution de l'islam sunnite Al-Azhar a justifié la réception jeudi "à sa demande" de Marine Le Pen, la présidente du Front National français (extrême-droite), par l'opportunité de lui montrer "le véritable islam".
Le Grand Imam d'Al-Azhar, Ahmed al-Tayeb, a profité de sa rencontre avec Mme Le Pen pour lui faire part de ses "sérieuses réserves" concernant ses "positions hostiles à l'islam et aux musulmans, telles qu'elles sont rapportées par les médias internationaux", a indiqué l'institution sur son site internet jeudi.
M. al-Tayeb a par ailleurs estimé que "ses opinions devaient être revues et corrigées".
L'institution avait publié un premier communiqué au ton beaucoup moins sévère dans lequel le cheikh d'Al-Azhar se contentait d'appeler "à la lutte contre l'islamophobie dans les pays occidentaux".
"Dans certains cas, le Grand Imam ne peut pas consulter le communiqué avant sa publication.Lorsqu'il le voit ultérieurement, il fait part de ses remarques et il y a rectification", a expliqué à l'AFP Abbas Shoman, l'adjoint de M. Al-Tayeb.
"Certains points essentiels sont parfois omis dans les communiqués et nous rectifions" avec un autre communiqué, a-t-il précisé.
Al-Azhar a souligné dans son premier communiqué que la rencontre avec Mme Le Pen se faisait dans le cadre de "l'ouverture" de l'institution "vis-à-vis de tous les courants idéologiques, pour répondre et confronter tout ce qui fait offense à l'Islam, sa tolérance et son acceptation d'autrui."
"Si elle (Mme Le Pen) avait une compréhension erronée de l'islam, le Cheikh d'Al-Azhar voulait lui montrer quel était le véritable islam", a précisé M. Shoman.
Il a précisé que Mme Le Pen avait demandé à rencontrer le Grand Imam il y a une semaine.
Cette visite n'a pas été annoncée par le Front national et aucune conférence de presse n'a été organisée.
"En voyage en Egypte, j'ai rencontré au Caire la plus haute autorité sunnite, le grand imam d'Al-Azhar: forte convergence dans la lutte contre l'extrémisme", a simplement indiqué jeudi soir Mme Le Pen sur sa page Facebook."J'ai également fait la rencontre émouvante du patriarche copte d'�?gypte à qui nous avons exprimé notre solidarité avec les chrétiens d'�?gypte et d'Orient".
Durant la rencontre avec le cheikh d'Al-Azhar, Mme Le Pen a "reconnu qu'il ne fallait pas faire l'amalgame entre l'islam et les actes de violences commis par ceux qui s'en réclament", selon le deuxième communiqué d'Al-Azhar.Tout comme elle a reconnu "le droit des musulmans français à pratiquer leur foi et à l'exprimer en toute liberté", précise ce texte.
L'institution millénaire est l'un des plus importants centres théologiques du sunnisme, la principale branche de l'islam, et affiche une volonté de promouvoir un islam modéré et le dialogue avec les chrétiens.
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