Egypte: deux journalistes détenus après leur disparition forcée

Infos. Deux journalistes égyptiens ont été placés en détention provisoire après avoir disparu plusieurs jours en janvier, ont indiqué jeudi Reporters sans frontières (RSF) et le président d'une ONG locale.

Egypte: deux journalistes détenus après leur disparition forcée
"Il n'y a pas d'informations sûres sur leur actuel lieu de détention mais ils sont susceptibles d'être dans la prison de haute sécurité de Tora", où sont détenus beaucoup de prisonniers d'opinion, a dit à l'AFP Gamal Eid, le président du Réseau arabe pour l'information sur les droits de l'Homme (ANHRI)", une ONG locale.Apparus cette semaine devant la Haute Cour de sûreté de l'Etat du Caire, le photographe Hamdi al-Zaim et le rédacteur Ahmed Khalifa ont été placés en détention provisoire pour 15 jours pour "diffusion de fausses nouvelles" et "appartenance à un groupe terroriste", précise l'organisation.Les 5 janvier et 6 janvier, MM. Zaim et Khalifa avaient été enlevés à leur domicile respectif par les forces de sécurité, selon la même source."Ces deux disparitions forcées en l'espace de quelques jours montrent à quel point les journalistes sont traités au mépris du droit international", a déclaré jeudi dans un communiqué Sabrina Bennoui, la responsable du bureau Moyen-Orient à RSF.Ayant présenté des symptômes de la maladie Covid-19 ces dernières semaines, M. Zaim, depuis testé négatif, avait été placé en isolement à l'hôpital du quartier Abassiya où son diabète s'était dégradé, selon l'ANHRI.Déjà emprisonné en 2016 pour des accusations similaires, le photographe avait été libéré en juin 2018. Depuis cette date, il était sous contrôle judiciaire. En charge des affaires sociales pour le site d'informations Masr360, Ahmed Khalifa, lui, avait récemment écrit des articles sur des mobilisations ouvrières, dont celles protestant contre la liquidation de l'entreprise publique du Delta pour les engrais et les produits chimiques, dans le gouvernorat de Daqahliya, au nord-est du Caire.Depuis l'arrivée à la tête de l'Etat de Abdel Fattah al-Sissi en 2013, la répression s'étend à toute forme de dissidence, islamiste comme libérale, rognant toujours plus les libertés dans le pays le plus peuplé du monde arabe.Selon RSF, 30 journalistes sont emprisonnés en Egypte. Le pays occupe la 166e place sur 180 pays, dans le Classement de la liberté de la presse 2020 établi par l'ONG.

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