L'ancien président américain Jimmy Carter a affirmé vendredi que l'armée égyptienne, à la tête du pays depuis la chute en février de Hosni Moubarak, voulait garder certains pouvoirs après l'élection présidentielle, prévue en juin.
"Quand j'ai rencontré les dirigeants militaires, l'impression que j'ai eue, c'est qu'ils voulaient avoir certains privilèges au sein du gouvernement après l'élection du président", a déclaré M. Carter à des journalistes au Caire.
L'ancien dirigeant américain --dont la fondation, le Centre Carter, fait partie des observateurs internationaux des élections législatives en cours-- a rencontré des membres du Conseil suprême des forces armées (CSFA), des dirigeants politiques et des représentants de la société civile.
De nombreux mouvements et personnalités ont exprimé leur crainte que l'armée tente de conserver des prérogatives au-delà de la date fixée pour un retour au pouvoir civil, en dépit des dénégations des généraux.
"Il se peut que les dirigeants militaires soient sincères dans leur désir de rendre le pouvoir.Ils peuvent souhaiter ne garder que des privilèges spécifiques", a ajouté M. Carter.
"Les dirigeants de tous les partis politiques m'ont dit qu'ils souhaitaient qu'une autorité civile assume la totalité des affaires du gouvernement une fois le processus (électoral) achevé", a-t-il déclaré, évoquant une possible lutte de pouvoir à venir.
Dans ses premières observations, le Centre Carter a reproché au CSFA d'avoir "créé une incertitude quant à son engagement pour un pouvoir civil", et il a estimé que "le succès de la transition dépendra du retour le plus rapidement possible à un gouvernement civil".
M. Carter a par ailleurs souligné que "tous les partis impliqués (dans les élections) avaient exprimé leur envie de maintenir le traité de paix entre Israël et l'Egypte", alors que l'Etat hébreu et les Etats-Unis avaient fait part de leur crainte d'une remise en cause du traité en cas d'arrivée au pouvoir des islamistes.
Il a par ailleurs estimé que les résultats des législatives, qui placent les islamistes largement en tête, reflétaient "avec précision le choix du peuple".
Son centre a dénoncé en outre un "usage excessif de la force par l'appareil de sécurité, le maintien de l'état d'urgence, le recours à des tribunaux militaires pour juger des civils et la répression des organisations de la société civile".
Selon le calendrier mis en place par le CSFA, les élections pour la Choura (chambre haute consultative) se termineront en février.Le Parlement doit ensuite nommer les 100 membres de l'Assemblée constituante qui rédigera la future loi fondamentale de l'Egypte, avant l'élection d'un président au plus tard fin juin.
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