L'un des quatre procès de Mohamed Morsi, le président islamiste égyptien destitué par l'armée, a été ajourné mercredi pour la cinquième fois, au 1er mars, dans l'attente de l'analyse de vidéos sur la mort de manifestants en 2012, quand il était au pouvoir.
M. Morsi a été déposé et arrêté le 3 juillet par le chef de l'armée, et le nouveau pouvoir mène depuis sept mois une répression sanglante de toute manifestation de ses partisans.Le seul chef de l'Etat égyptien élu démocratiquement encourt désormais la peine de mort dans trois de ces procès.
Le président déchu a été amené mercredi avec 14 co-accusés, dont des cadres de sa confrérie des Frères musulmans, dans la cage grillagée et isolée phonétiquement au moyen d'une épaisse vitre d'un tribunal installé au coeur de l'académie de police du Caire, protégée par un important dispositif policier et militaire, a rapporté un journaliste de l'AFP à l'audience.
"incitation au meurtre"
Les 15 accusés sont poursuivis pour "incitation au meurtre" de manifestants en décembre 2012, lorsque M. Morsi était au pouvoir.Le juge présidant l'audience a ajourné le procès pour étudier plus en profondeur des vidéos montrant des heurts entre manifestants pro et anti-Morsi qui ont fait au moins sept morts.
Lors de la première audience le 4 novembre, alors que la cage n'était pas isolée phonétiquement, M. Morsi avait crié qu'il ne reconnaissait pas la légitimité du tribunal, émanant selon lui du pouvoir dirigé de facto par les militaires qui ont perpétré un "coup d'Etat" contre son gouvernement.
Mais le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, ministre de la Défense, chef de l'armée et nouvel homme fort de l'Egypte, répète avoir déposé M. Morsi pour répondre aux demandes de millions de manifestants ayant réclamé quelques jours plus tôt le départ de ce président qu'ils accusaient de vouloir islamiser à marche forcée la société égyptienne.
Depuis, selon Amnesty international, au moins 1.400 personnes ont été tuées, essentiellement au Caire, des manifestants pro-Morsi pour la quasi-totalité.Et des milliers de Frères musulmans, la confrérie qui avait remporté toutes les élections depuis la chute de Hosni Moubarak début 2011, ont été emprisonnés en sept mois.
Le deuxième procès de M. Morsi doit reprendre le 22 février, pour son évasion de prison lors de la révolte populaire contre Hosni Moubarak en 2011.Un troisième doit s'ouvrir le 16 février pour "espionnage" en vue de mener des "actions terroristes" et un quatrième, dont la date n'a pas été fixée, doit le juger pour "outrage à magistrats".
Le camp Morsi dénonce dans les quatre cas des "procès politiques" sans fondement.
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