La police a renforcé samedi la sécurité en vue du premier tour des élections législatives dimanche en Egypte, qui se tiennent dans un climat tendu entre le parti du président Hosni Moubarak et l'opposition islamiste.
Des dizaines de milliers de policiers ont été envoyés en renfort à travers le pays aux abords des bureaux de vote, et des camions sont regroupés pour acheminer rapidement des forces anti-émeutes en cas d'incidents, ont indiqué des sources des services de sécurité.
De nouvelles manifestations avec des milliers de personnes avaient eu lieu quelques heures avant la fin de la campagne officielle vendredi à minuit, débouchant par endroits sur des heurts entre partisans de candidats rivaux.
Une douzaine de personnes ont également été condamnés à deux ans de prison à Alexandrie pour participation à la campagne des Frères musulmans, principale force d'opposition au Parti national démocrate (PND) de M. Moubarak au pouvoir depuis 29 ans.
"Cette élection va se dérouler au milieu des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des matraques", a déclaré un responsable de la campagne des Frères musulmans, Mohammed Mursi.
"La violence contre les partisans des Frères a augmenté de jour en jour et on peut craindre qu'elle soit particulièrement grave dimanche", a prévenu pour sa part Bahey el-Din Hassan, de l'Institut du Caire pour les Etudes sur les droits de l'Homme, une organisation non-gouvernementale.
Des heurts sont aussi redoutés entre partisans de candidats du pouvoir, qui sont dans de nombreuses circonscriptions plusieurs à postuler au même siège.
Lors des législatives de 2005, des affrontements avaient fait 14 morts.
Les autorités ont fait savoir que le vote se déroulerait comme prévu partout dans le pays.Des demandes de la justice d'annuler les opérations de vote dans 24 circonscriptions ont été suspendues.
M. Moubarak a quant à lui promis des élections "libres et régulières".Son Premier ministre Ahmed Nazif a assuré que le processus électoral serait géré "d'une manière intègre".
L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch a au contraire estimé que "des élections libres et justes sont extrêmement improbables ce week-end".
Environ 40 millions d'électeurs, sur 82 millions d'Egyptiens, sont appelés à voter pour 508 députés (dont un quota de 64 sièges réservés à des femmes), mais beaucoup sont résignés face à un scrutin jugé comme joué d'avance pour le PND.
Les Frères musulmans, qui avaient réussi une percée en 2005 en raflant un siège sur cinq, ont dénoncé l'arrestation de plus d'un millier de leurs militants ces dernières semaines, des invalidations abusives de candidatures et des intimidations.
La confrérie islamiste, officiellement interdite, soutient 130 candidats qui se présentent comme "indépendants".
Le PND ne fait pas mystère de sa volonté de briser la représentation parlementaire des Frères musulmans afin de renforcer l'image de stabilité du régime, face aux incertitudes sur la santé de M. Moubarak, âgé de 82 ans, et sur son éventuelle succession lors de la présidentielle de 2011.
Le parti entend conserver au moins les deux tiers des sièges, la majorité requise pour modifier si nécessaire la Constitution.
L'opposition légale, morcelée en une vingtaine de petits partis sans grande audience, pourrait profiter d'un reflux des islamistes.
La campagne a également été marquée par des tensions avec les Etats-Unis qui ont exprimé leur inquiétude face au climat préélectoral et réclamé en vain la présence d'observateurs internationaux.
Le second tour est prévu le 5 décembre.
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