Le président Mohamed Morsi et plusieurs dirigeants des Frères musulmans ont été interdits de quitter l'Egypte mercredi, dans le cadre d'une enquête sur une affaire d'évasion de prison en 2011, ont indiqué des sources de sécurité.
"Tous les suspects impliqués dans l'affaire des évasions de la prison de Wadi Natroun en 2011, dont le président Mohamed Morsi et plusieurs dirigeants des Frères musulmans, sont sous le coup d'une interdiction de quitter le territoire conformément à une décision de hauts responsables de la sécurité", a déclaré une source au sein des services de sécurité.
Des responsables à l'aéroport du Caire ont confirmé à l'AFP avoir reçu l'ordre d'empêcher les responsables islamistes, dont le Guide suprême de la puissante confrérie Mohammed Badie et son "numéro 2" Khairat al-Chater, de voyager.
Des dizaines de blindés de l'armée égyptienne se sont déployés dans l'après-midi aux abords de rassemblements des partisans du président islamiste Mohamed Morsi au Caire, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Une source militaire, citée par l'agence officielle Mena, a déclaré que les troupes s'étaient massivement déployées dans les quartiers de Nasr City, d'Héliopolis et près de l'université du Caire, alors qu'un conseiller du chef d'Etat a dénoncé un "coup d'Etat militaire".
Ces mesures interviennent alors que vient d'expirer un ultimatum de l'armée qui avait donné lundi 48 heures à M. Morsi pour se plier "aux revendications du peuple" dont une partie participe depuis dimanche à des manifestations monstres réclamant son départ.
Un tribunal égyptien avait affirmé le 23 juin que le mouvement islamiste palestinien Hamas et le Hezbollah chiite libanais étaient impliqués dans l'évasion de prisonniers, dont l'actuel président Morsi, de cette prison à quelque 70 km au nord-ouest du Caire, pendant la révolte contre Hosni Moubarak début 2011.
Le président du tribunal d'Ismaïliya, sur le canal de Suez, avait demandé au Parquet d'enquêter sur cette évasion qui s'est produite en janvier 2011.Il avait affirmé que les Frères musulmans, dont est issu M. Morsi, avaient organisé l'évasion avec l'aide de membres du Hamas et du Hezbollah.
A l'époque, M. Morsi avait assuré que lui et les 33 autres membres de la confrérie islamiste emprisonnés ne s'étaient pas évadés mais que "des habitants (leur avaient) ouvert les portes" de la prison.
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