Le président égyptien Hosni Moubarak s'est posé, samedi, en patron du gouvernement et du parti au pouvoir, à un an de l'élection présidentielle pour laquelle il n'a toutefois pas indiqué ses intentions.
M. Moubarak, qui s'exprimait lors d'un congrès du Parti national démocrate (PND), a souligné la "grande responsabilité" incombant à sa formation, qui vient de remporter une victoire écrasante aux législatives, pour mettre en application son programme électoral dans les cinq années de la législature.
"Dans ce cadre, je définis les missions et les charges précises qui incombent au parti, au gouvernement et au bloc parlementaire" du PND, a-t-il souligné.
Lors de ce discours d'une demi-heure, qu'il a prononcé debout, sans montrer de signe de fatigue, le raïs, âgé de 82 ans et au pouvoir depuis 29 ans, s'est attaché à donner l'image d'un président pleinement en charge des affaires du pays.
"Il faut commencer dès aujourd'hui le travail pour appliquer le programme du parti.Je demande au gouvernement de mettre au point un plan pour le mettre à exécution avec un calendrier précis, que je suivrai au fur et à mesure.Je demanderai des comptes aux responsables qui ne respecteraient pas ce calendrier", a-t-il déclaré.
M. Moubarak n'a toutefois pas fait allusion à la présidentielle de l'automne 2011, à laquelle son entourage assure qu'il est prêt à se présenter pour un sixième mandat.
Le président a notamment souligné sa volonté de poursuivre les réformes économiques engagées et rappelé son objectif de parvenir à une croissance de 8% au cours des prochaines années, contre 6% actuellement.
Il a fait une allusion à la tendance incarnée par son fils Gamal, 47 ans, souvent présenté comme son successeur potentiel, en saluant la "nouvelle pensée" au sein du PND, où il exerce de hautes responsabilités.
Les élections législatives des 28 novembre et 5 décembre ont donné environ 85% des sièges au PND -davantage en comptant de nombreux indépendants qui en sont proches.
Les plus importantes formations de l'opposition, les Frères musulmans et le parti libéral laïque Wafd, se sont retirées entre les deux tours en dénonçant une fraude massive.Le pouvoir a en revanche jugé le scrutin régulier.
Les spéculations sur la succession du président Moubarak avaient été relancées en mars après son hospitalisation pour une ablation de la vésicule biliaire et d'une tumeur intestinale bénigne.
S'il a repris depuis plusieurs mois ses activités et ses voyages à l'étranger, il n'a pas encore précisé ses intentions pour la présidentielle.
Gamal Moubarak se défend, de son côté, de toute ambition personnelle, mais le succès du PND aux législatives, souvent attribué à ses partisans les plus proches, a relancé les commentaires sur sa possible accession à la présidence, en 2011 ou après.
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