Le président ivoirien Laurent Gbagbo reste en tête du premier tour de la présidentielle avec près de 38% des voix, suivi d'Alassane Ouattara (32%), après dépouillement d'environ deux tiers des suffrages, selon une compilation des résultats établie mercredi par l'AFP.
Un second tour continue de se dessiner entre le chef de l'Etat sortant et l'ex-Premier ministre, alors que l'ancien président Henri Konan Bédié est toujours nettement devancé, avec environ 27% des voix à l'élection de dimanche.
Si le tiercé reste inchangé avec ces nouvelles données, le président Gbagbo (37,7% désormais, contre 36,6% à l'issue des résultats de la nuit de mardi à mercredi) creuse l'écart avec Alassane Ouattara (32,3%, contre 33,8% auparavant).
M. Gbagbo totalise à présent près de 1,13 million de voix, soit environ 37,7% des quelque 3 millions de suffrages exprimés selon ces résultats partiels.
M. Ouattara réunit plus de 960.000 voix (32,3%).M. Bédié demeure en troisième position, avec quelque 808.000 voix (27%).
Cette compilation a été établie par l'AFP sur la base de nouveaux résultats partiels communiqués par la Commission électorale indépendante (CEI) mercredi après-midi, correspondant aux deux tiers des quelque 4,5 millions de suffrages, dans 13 régions sur 19 et une partie de la diaspora.
Livrant ces nouveaux résultats partiels à la télévision publique, le porte-parole de la CEI Bamba Yacouba a de nouveau assuré que la commission proclamerait d'ici mercredi soir les résultats provisoires complets de cette élection censée clore une décennie de crise politico-militaire.
Dans l'après-midi, des procès-verbaux de vote continuaient d'être acheminés par l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) au siège de la CEI à Abidjan pour y être traités en vue de l'annonce des derniers résultats, a-t-on constaté.
Le second tour de ce scrutin censé clore une décennie de crise politico-militaire serait organisé 15 jours après la proclamation des résultats définitifs du premier tour par le Conseil constitutionnel.Le 28 novembre est la date évoquée le plus souvent.
Malgré les messages rassurants des autorités, nombre d'Ivoiriens craignaient toujours des violences liées aux résultats, et Abidjan avait encore dans certains quartiers des airs de ville fantôme.
En la quasi-absence de données officielles, la capitale économique avait connu mardi une folle journée de rumeurs, dans un climat proche de la psychose.
Au pouvoir depuis 2000 malgré la fin de son mandat en 2005, M. Gbagbo, 65 ans, candidat de "La majorité présidentielle" (LMP), recueille plus de 900.000 voix, soit 36,6% des quelque 2,4 millions de suffrages exprimés.
Empêché de se présenter en 2000 pour "nationalité douteuse" et symbole des déchirements identitaires ivoiriens, M. Ouattara, 68 ans, chef du Rassemblement des républicains (RDR), réunit plus de 830.000 voix (33,8%).
L'ex-chef de l'Etat Henri Konan Bédié, 76 ans, président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, ancien parti unique), est pour l'heure nettement devancé, avec quelque 664.000 voix (26,9%).
N'ayant pas a priori d'importantes réserves de voix dans les régions restantes, M. Bédié, qui tentait de reconquérir le fauteuil dont il fut chassé en 1999 par le premier coup d'Etat de l'histoire du pays, ne paraît pas en mesure de s'inviter en "finale".
Dans le district d'Abidjan (un tiers des quelque 5,7 millions d'inscrits), M. Gbagbo se taille pour l'instant la part du lion avec plus de 50% dans les quatre "communes" dont les résultats ont été proclamés.
Remportant les quartiers populaires de Yopougon et d'Attécoubé, le Plateau (administration et affaires) et le quartier chic de Cocody, il semble profiter d'un vote "transethnique" des nombreux jeunes urbains.
Selon ces données partielles, M. Ouattara reste maître dans le nord, terre des "dioulas" (une des principales ethnies, majoritairement musulmane).
M. Bédié règne dans le centre, fief des akan, une autre importante ethnie.Il arrive ainsi en tête dans la capitale politique Yamoussoukro, fondée par le "père de la Nation" Félix Houphouët-Boigny.
Le scrutin, six fois repoussé depuis 2005, est censé effacer la crise ouverte en 2002 par le putsch manqué de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), qui a débouché sur une guerre et la partition du pays en un sud loyaliste et un nord aux mains des FN.
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