L'embuscade dont ont été victimes des policiers tôt samedi dans le nord du Kenya a fait 22 morts, 20 policiers et deux civils, a affirmé une source policière dimanche, révisant à la hausse un précédent bilan.
Le précédent bilan faisait état de deux civils et huit policiers tués et de 12 policiers portés disparus.
Les policiers qui étaient "portés disparus sont morts", a affirmé la source policière sous couvert d'anonymat.
Samedi soir, le porte-parole de la police kényane, Masound Mwinyi, avait expliqué qu'"un nombre indéterminé d'hommes armés" avaient tendu une embuscade à "des policiers engagés dans une opération de sécurité" aux petites heures samedi.
L'attaque est survenue dans la zone de Kapedo, dans la région pauvre, aride et reculée du lac Turkana, où les raids et règlements de comptes entre communautés locales sont fréquents.
Il y a deux ans, plus de 40 policiers avaient été tués à une centaine de kilomètres plus au nord, lors d'une embuscade sans précédent dans le pays.Les forces de l'ordre poursuivaient alors des voleurs de bétail.
Selon une autre source policière s'exprimant sous couvert d'anonymat, trois véhicules de police ont été attaqués dans la nuit de vendredi à samedi.L'un d'entre eux a été brûlé.
Le convoi s'apprêtait à mener une opération de sécurité après une précédente attaque, la semaine dernière, au cours de laquelle cinq personnes, dont déjà trois policiers, avaient été tuées, selon les sources policières.
En chemin vers le lieu de cette précédente attaque, "nous avons tout d'un coup entendu des coups de feu dirigés vers nos camions",se souvient Eric Mugendi, l'un des rares policiers rescapés -- deux autres seulement ont survécu.
"Les assaillants étaient cachés dans la forêt", a-t-il témoigné."Ils ont encerclé notre camion et ont tous tiré".
"Nous avons vite sauté à l'extérieur" du véhicule, a-t-il ajouté."C'est arrivé si vite que tout le monde courait dans des directions opposées, tout en tirant".
La raréfaction des points d'eau et des zones de pâturage exacerbent les conflits entre communautés dans la région, peuplée essentiellement d'éleveurs nomades, notamment des tribus Pokot et Turkana.
L'insécurité y est encore renforcée par le sous-équipement flagrant des forces de police sur place, ainsi que la dissémination clandestine et de plus en plus importante d'armes à feu, expliquent les experts.
Après l'attaque survenue dans la nuit de vendredi à samedi, des renforts policiers ont été envoyé sur place.
Selon une source au sein de la présidence kényane, le président Uhuru Kenyatta s'est lui-même rendu sur les lieux de l'embuscade, accompagné du ministre de l'Intérieur Joseph Ole Lenku.
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