Des centaines d'immigrants subsahariens ont une nouvelle fois tenté en vain, vendredi à l'aube, de franchir la frontière séparant le Maroc de la ville enclave espagnole de Melilla, soumise à une très forte pression migratoire.
Environ 800 migrants, selon la préfecture de Melilla, se sont approchés de la frontière avant de "se disperser en plusieurs groupes", face à d'importantes forces de police déployées de part et d'autre, et de lancer des assauts en différents points.
Seule "une dizaine de migrants" a pu pénétrer dans la ville espagnole, a indiqué la préfecture dans un communiqué.Une vingtaine d'autres sont restés un moment juchés sur le grillage, haut de sept mètres, levant les bras en signe de victoire face aux policiers espagnols, avant de redescendre du côté marocain.
Jeudi, environ un millier de clandestins subsahariens avaient de cette façon tenté de pénétrer sur le sol espagnol, mais avaient fait demi-tour face au dispositif policier déployé par le Maroc et l'Espagne.
Melilla et l'autre enclave espagnole de Ceuta, dans le nord du Maroc, constituent les deux seules frontières terrestres entre le continent africain et l'Europe.
La pression migratoire y a redoublé depuis le début de l'année, notamment à Melilla où le centre d'accueil gouvernemental héberge à présent environ 1.800 personnes pour 480 places.
Jeudi, les présidents des deux villes autonomes, réunis à Melilla, ont lancé un appel à l'Union européenne pour qu'elle les aide à lutter contre l'immigration clandestine.
"L'immigration n'est pas le problème de Ceuta et Melilla.C'est le problème de l'Union européenne", a déclaré le président de Melilla, Juan José Imbroda, aux côtés de celui de Ceuta, Juan Jesus Vivas.
Plus d'un millier de migrants subsahariens sont entrés à Melilla depuis le mois de février.Le 18 mars, environ 500 d'entre eux avaient réussi à franchir la triple frontière grillagée qui entoure la ville, dans l'assaut le plus important depuis 2005, alors que la ville était soumise à des arrivées massives d'immigrants.
A Ceuta, 15 clandestins étaient morts noyés le 6 février en tentant de gagner le territoire espagnol à la nage.
Une polémique avait alors éclaté autour de l'action de la Garde civile espagnole, accusée par des témoins d'avoir utilisé des balles en caoutchouc contre les migrants qui se trouvaient dans l'eau.
Depuis, les forces de l'ordre espagnoles ont reçu pour consigne de ne plus utiliser de matériel antiémeutes pour repousser les migrants.Les assauts se sont parallèlement multipliés à Melilla.
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