Cinq Européens ont été tués et deux autres étrangers ont été enlevés dans une attaque contre un groupe de touristes dans le nord-est de l'Ethiopie, a annoncé mercredi le gouvernement éthiopien.
L'Ethiopie a accusé l'Erythrée voisine d'être derrière cette agression qui s'est produite dans la nuit de lundi à mardi.L'Erythrée a formellement nié toute implication dans ces violences.
"Cinq touristes ont été tués par des terroristes, l'un est allemand, les autres belge, hongrois, italien et autrichien," a affirmé à l'AFP le porte-parole du gouvernement éthiopien Bereket Simon.
L'attaque a aussi fait "deux blessés et quatre kidnappés, dont deux étrangers, un policier et un chauffeur", a-t-il ajouté.Le porte-parole n'a pas précisé la nationalité des étrangers kidnappés ni des blessés.
"Des groupes terroristes entraînés et armés par le gouvernement érythréen ont passé la frontière pour les attaquer," a-t-il affirmé, estimant que l'attaque était, pour les rebelles, une façon de marquer le coup avant un sommet de l'Union africaine (UA) fin janvier.
Les dirigeants africains se réunissent à la fin de la semaine prochaine à Addis Abeba.L'Ethiopie avait déjà accusé l'Erythrée d'avoir tenté d'orchestrer une attaque contre un précédent sommet de l'UA, en janvier 2011.
"L'Ethiopie se réserve le droit de prendre des mesures appropriées pour assurer la sécurité de ses frontières," a poursuivi M. Bereket."L'Ethiopie réclame que l'ONU et d'autres organismes internationaux prennent des mesures appropriées pour assurer la sécurité dans la Corne de l'Afrique."
L'Erythrée a affirmé pour sa part qu'elle n'avait "jamais soutenu et ne (soutiendrait) jamais ce genre d'événement".
"C'est devenu une habitude pour le gouvernement éthiopien d'accuser l'Erythrée de tout ce qui se passe à l'intérieur de l'Ethiopie", a répliqué le représentant d'Asmara auprès de l'Union africaine, Girma Asmerom.
Accusations réciproques
L'Erythrée n'a obtenu son indépendance de l'Ethiopie qu'en 1993, après 30 ans de guerre.Entre 1998 et 2000, un conflit armé entre Asmara et Addis Abeba avait encore fait quelque 70.000 morts.Il portait sur des questions frontalières toujours non résolues à ce jour, et les deux capitales continuent de s'accuser mutuellement de soutenir des groupes rebelles sur leur territoire respectif.
L'attaque de lundi a été perpétrée dans la région de l'Afar.Cette région, frontalière de l'Erythrée, est appréciée pour ses paysages désertiques et volcaniques et ses lacs de sel.Selon le porte-parole éthiopien, le groupe de touristes visitait d'ailleurs le site du volcan Erta Ale.
L'Afar, d'une superficie d'environ 160.000 km2 et qui s'étend de la mer Rouge aux pentes des Hauts-Plateaux éthiopiens, est considérée comme peu sûre du fait de la présence de groupes armés et de nomades se livrant fréquemment à des actes de banditisme.
En 2004, un touriste français avait disparu sans laisser de traces dans la région.En mars 2007, cinq touristes européens, dont une Française, y avaient encore été enlevés, puis libérés, par un groupe de rebelles.
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