L'AFP n'a pu confirmer de façon indépendante l'authenticité ou la date de cet enregistrement. S'il est authentique, c'est la première déclaration publique en près de deux mois de M. Debretsion, en fuite depuis la prise de la capitale régionale Mekele par les troupes éthiopiennes le 28 novembre.Prix Nobel de la paix 2019, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a lancé le 4 novembre une opération militaire contre les forces du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti qui dirigeait la région et défiait l'autorité du pouvoir fédéral depuis des mois.Dans cet enregistrement audio d'une vingtaine de minutes, diffusé samedi soir via Tigrai Media House, média tigréen en ligne hébergé aux Etats-Unis, l'homme présenté comme M. Debretsion affirme s'exprimer "depuis la terre tigréenne" où "le noyau de la résistance contre l'invasion s'organise". "Je vous appelle, où que vous soyez (...) à vous organiser, à combattre, à faire en sorte que ceux qui ont atteint l'âge d'aller au combat le fassent, et ainsi réduire la durée de vie de l'ennemi", lance-t-il aux Tigréens (6% de la population éthiopienne).Il admet "la domination militaire temporaire" des forces fédérales mais réaffirme qu'elle repose sur le soutien d'armées extérieures, dont celle de l'Erythrée voisine - une présence niée par l'Ethiopie, malgré de nombreux témoignages en ce sens.Aucun dirigeant du TPLF n'a pu être joint. Mais Kjetil Tronvoll, chercheur à l'Université norvégienne de Bjorknes et spécialiste du parti où il dispose de nombreux contacts, a indiqué à l'AFP penser l'enregistrement authentique."Je ne lui ai pas parlé personnellement", mais M. Debretsion "a parlé à certains de mes contacts ces derniers jours", a-t-il déclaré.La nouvelle administration mise en place par Addis Abeba au Tigré assure que la vie y reprend son cours normal mais les rares informations qui filtrent semble indiquer que le conflit perdure.Les autorités éthiopiennes ont proclamé la fin du conflit le 28 novembre et décrit les combats postérieurs comme des opérations mineures de traque des ex-dirigeants tigréens - dont M. Debretsion - en niant la capacité du TPLF à mener une insurrection armée.Mais l'ONU a fait état en janvier de la persistance de "combats localisés" au Tigré, qualifié de "volatil" et où la situation humanitaire inquiète.L'accès des médias au Tigré reste très limité, rendant difficile la vérification de la situation.Le gouvernement éthiopien a annoncé mi-janvier avoir abattu trois caciques du TPLF, dont l'ex-chef de la diplomatie éthiopienne Seyoum Mesfin.Plusieurs dirigeants du TPLF ont "payé et continuent de payer l'ultime sacrifice", mais "cela ne nous fera certainement pas reculer", assure, dans l'enregistrement qui lui est attribué, M. Debretsion, dont la localisation est inconnue et qui est injoignable depuis début décembre.Aucun bilan précis du conflit au Tigré n'est disponible, mais les combats ont poussé plus de 50.000 personnes à trouver refuge au Soudan voisin et en ont déplacé plus de 63.000 à l'intérieur de la région, selon l'ONU.
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