Les forces de sécurité éthiopiennes ont tiré sur des étudiants qui manifestaient pacifiquement fin avril, a dénoncé mardi Human Right Watch (HRW), citant des sources "crédibles" faisant état d'un bilan "bien plus élevé" que le décompte officiel de neuf morts.
"Des témoins ont assuré que les forces de sécurité ont tiré à balles réelles sur une manifestation pacifique à Ambo le 30 avril", selon un communiqué de l'ONG de défense des droits de l'Homme, qui accuse les forces de sécurité d'avoir eu recours à une force disproportionnée.
L'agence de presse officielle éthiopienne avait fait état de manifestations fin avril ayant occasionné des "pertes en vies et en biens" dans plusieurs villes universitaires de la région Oromo, la plus vaste d'Ethiopie.
Le gouvernement a parlé de neuf personnes tuées dans ces violences, dont il fait porter la responsabilité à des forces "anti-paix", mais selon HRW "plusieurs sources locales crédibles font état d'un bilan des tués bien plus élevé".
"Les forces de sécurité (éthiopiennes) ont réagi en tirant sur des manifestants pacifiques et en les frappant à Ambo, Nekemte, Jimma, ainsi que dans d'autres localités, selon des témoignages non confirmés qui parlent de dizaines de victimes", poursuit HRW.
Ces forces de sécurité "doivent cesser d'utiliser une force excessive contre des étudiants qui manifestent pacifiquement (...) les autorités devraient libérer immédiatement les étudiants et tous ceux qui ont été arrêtés arbitrairement pendant les manifestations", a exigé l'organisation américaine.
Comptant près de 27 millions d'habitants, l'Oromo est le plus peuplé des Etats fédérés de l'Ethiopie (environ 90 millions d'habitants).Il possède sa propre langue, l'oromo, distincte de la langue officielle de l'Ethiopie, l'amharique.
Selon les médias locaux, les étudiants protestaient contre une proposition du gouvernement d'Addis Abeba d'étendre son contrôle administratif sur plusieurs localités de la région, suscitant des craintes d'accaparement des terres.
Mais le gouvernement accuse les leaders du mouvement de protestation de vouloir déstabiliser le pays, estimant que ces manifestations ont été encouragé par "des médias locaux et étrangers" dans "un but diabolique", sans plus de précisions.
Aucun responsable éthiopien n'était joignable mardi pour commenter les accusations de HRW.
"Nous ne prenons pas d'ordre de Human Rights Watch" avait répondu fin avril, le porte-parole du gouvernement éthiopien, Getachew Reda, à l'ONG qui réclamait la libération de neuf journalistes et blogueurs éthiopiens incarcérés et accusés de "graves activités criminelles".
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