Membre du Congrès fédéraliste oromo, Jawar Mohamed, figure parmi la vingtaine de personnes poursuivies pour terrorisme et d'autres infractions, en lien avec les violences dans la région de l'Oromia, qui ont fait en juin et juillet environ 200 morts, victimes de la répression policière ou d'affrontements intercommunautaires.Ces violences avaient été déclenchées par l'assassinat par balles d'Hachalu Hundessa, populaire chanteur devenu un porte-drapeau de sa communauté oromo, la plus importante en nombre du pays, un meurtre qui a exacerbé le sentiment de marginalisation politique et économique de la jeunesse locale.Fin janvier, M. Jawar avait entamé une grève de la faim avec d'autres hommes politiques oromo détenus, tels que Bekele Gerba et Hamza Borana notamment.Ils réclamaient notamment une amélioration du traitement réservé à leurs proches et partisans leur rendant visite et, plus largement, que soit mis fin au harcèlement, notamment judiciaire, contre les responsables oromo d'opposition, selon Tuli Bayyisa.Ces dernières semaines, proches et partisans de M. Jawar l'avaient exhorté à y mettre fin, son équipe de défense soulignant des risques de "problèmes de santé permanents".La grève de la faim "a désormais cessé, à 18H00 (15H00 GMT) aujourd'hui", lundi, a déclaré à l'AFP Tuli Bayyisa, ajoutant que MM. Bekele et Hamza y avaient également mis fin.M. Jawar a récemment été transféré dans un hôpital privé et son avocat a dit s'attendre à ce qu'il reçoive encore des soins pendant plusieurs semaines."La fin de 40 jours de grève de la faim est douce-amère", a indiqué lundi à l'AFP l'épouse de M. Jawar, Arfasse Gemeda, via un communiqué."D'un côté, je suis soulagée que Jawar, Bekele, Hamza et les autres aient cessé (leur mouvement) #StarvingForJustice (#S'affamerPourlaJustice). De l'autre, la lutte doit continuer parce que leurs revendications n'ont pas été satisfaites", a-t-elle expliqué.Ancien magnat des médias, M. Jawar fut un temps considéré comme un allié du Premier ministre Abiy Ahmed - premier Oromo à occuper cette fonction en Ethiopie et lauréat du prix Nobel de la paix en 2019 -, avant de devenir l'un de ses plus farouches détracteurs.Après avoir relayé grâce à sa chaîne l'Oromia Media Network (OMN) le mouvement de contestation né en Oromia contre l'élite tigréenne au pouvoir, qui finira par porter à la tête du gouvernement M. Abiy en 2018, il accuse désormais celui-ci d'être un piètre défenseur des intérêts de la communauté oromo et de se comporter en dictateur.Plusieurs hommes politiques de premier plan sont incarcérés en Ethiopie, où des élections régionales et législatives - reportées l'an dernier pour cause de pandémie - sont prévues en juin et perçues comme une étape cruciale de l'ouverture politique promise par M. Abiy.
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