"J'implore madame le procureur (de Strasbourg, ndlr) pour que l'on entre dans le fond. Nous sommes démunis", a déclaré Honorine Musenga, la mère de Naomi, lors d'une conférence de presse à Illkirch-Graffenstaden, près de Strasbourg (nord-est).Parallèlement à une enquête administrative confiée à l'Inspection des affaires sociales (Igas), le parquet de Strasbourg a ouvert début mai une enquête préliminaire, mais cette procédure ne permet pas à la famille ou à ses avocats d'accéder au dossier d'enquête."Il est inacceptable que l'on reste sur ce schéma d'enquête préliminaire", a insisté Me Jean-Christophe Coubris, l'un des avocats de la famille."Maintenant nous insistons pour que cette enquête préliminaire cesse, que des mises en examen (inculpations, ndlr) soient prononcées et qu'une information judiciaire soit ouverte", a réclamé Me Mohamed Aachour, l'un des autres avocats. Il a insisté sur le fait que le rapport de l'Igas n'était qu'une "étape".Six mois après la mort le 29 décembre 2017 de Naomi Musenga, 22 ans, dont l'appel de détresse avait été tourné en ridicule par une opératrice du Samu (services de secours d'urgence), le rapport de l'Igas, publié mercredi, a pointé des dysfonctionnements. Le responsable du Samu de Strasbourg a démissionné.Une procédure disciplinaire va également être engagée à l'encontre de l'assistante de régulation qui avait pris avec moquerie et désinvolture l'appel à l'aide de la jeune femme.Selon l'Igas, les dysfonctionnements soulevés ont entraîné "un retard global de prise en charge de près de 2h20" de la jeune mère de famille, décédée finalement à l'hôpital plusieurs heures après son premier appel aux urgences. Le rapport de l'Igas n'avait toutefois pas pour mission de déterminer les causes du décès, qui demeurent inconnues à ce jour."La justice doit continuer à faire son travail. (...) J'aimerais que des responsabilités à l'intérieur de l'hôpital soient assumées", a réclamé le père de Naomi, aux côtés de son épouse et de trois de ses frères et soeurs.La ministre françzaise de la Santé, Agnès Buzyn, avait indiqué jeudi qu'il n'y aurait pas d'autres sanctions après le départ du responsable du Samu de Strasbourg."Je ne lâcherai pas", a affirmé vendredi la mère de Naomi Musenga, avant de fondre en larmes.
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