Six jours après l'Assemblée nationale (Chambre basse), le Sénat a voté à son tour lundi une modification du Code pénal, annulant une disposition que la Chambre haute avait elle-même introduit dans la loi en juillet 2019, interdisant les "relations sexuelles entre personnes de même sexe".Depuis un an, avoir un rapport homosexuel était considéré comme une "atteinte au moeurs" passible de 6 mois de prison maximum et d'une amende de 5 millions de francs CFA (7.600 euros). La loi n'avait toutefois jamais été appliquée, selon des sources concordantes.Lundi, "59 sénateurs ont voté pour la suppression de cet amendement pénalisant l'homosexualité, 17 contre et quatre se sont abstenus", a rapporté à l'AFP une source proche du Sénat, confirmant des informations publiées par plusieurs médias gabonais.Depuis une semaine, la dépénalisation de l'homosexualité est largement débattue dans la rue, dans la presse, sur les réseaux sociaux. Et au Parlement les débats ont été houleux."La nation gabonaise se fissure dangereusement", "la dépénalisation de l'homosexualité passe mal", titraient lundi matin certains journaux gabonais.Une partie de l'opposition, du clergé et même de la majorité présidentielle se sont exprimés contre cette dépénalisation, estimant que l'homosexualité "était contraire aux us et coutume" du pays.Certains sont allés jusqu'à affirmer que cette proposition, portée par le gouvernement, ne visait qu'à "faire plaisir" aux bailleurs de fonds occidentaux.Plusieurs personnalités gabonaises se sont au contraire exprimés publiquement en faveur de la dépénalisation des rapports homosexuels, certains rappelant qu'ils n'avaient jamais été interdits au Gabon avant l'introduction de cet amendement par le Sénat il y a un an. La première dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba, a exprimé à plusieurs reprises son soutien à la dépénalisation de l'homosexualité dans le pays. Lundi matin, sa fondation postait sur Twitter: "Nos différences sont notre richesse. Etre tolérant, c'est accepter de vivre ensemble malgré nos différences".L'homosexualité est largement criminalisée en Afrique subsaharienne, où plus de la moitié des pays interdisent ou répriment les rapports homosexuels, parfois de la peine de mort.
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