Condamné mardi à 12 ans de prison, Gérard Mba Eyime a reconnu avoir, "à l'aide d'un couteau, prélevé la langue, les doigts et les orteils" d'Achille Obiang Ndong, écrit le journal national l'Union.Le principal exécutant, Henry Bengone B'Evouna, condamné à perpétuité par la Cour d'appel judiciaire d'Oyem (nord), a reconnu avoir abattu la victime d'un coup de fusil. M. Bengone B'Evouna avait passé un contrat "avec un ancien dignitaire de la localité pour la fourniture d'organes humains, en contrepartie de la somme de 800.000 FCFA" (environ 1.200 euros), écrit l'Union."Les vrais commanditaires n'ont pas été arrêtés, nous poursuivons le combat", a indiqué à l'AFP le président de l'Association de lutte contre les crimes rituels (ALCR), Jean-Elvis Ebang Ondo, qui a épaulé la famille du défunt."Derrière ces meurtres existe tout un réseau composé des commanditaires - hommes politiques et hommes d'affaires puissants -, des marabouts, ce qu'on appelle des 'nganga', des démarcheurs - souvent des élèves ou des proches parents - et des exécutants à savoir les bourreaux", selon M. Ebang Ondo."Les organes sont prélevés à des fins fétichistes, souvent sur des personnes vivantes", a-t-il ajouté.Au Gabon, la peur des enlèvement à des fins rituelles reste présente au sein de la population."La justice est souvent bloquée pour les affaires de crimes rituels car il s'agit de réseaux et de personnalités puissantes", a déclaré à l'AFP un magistrat sous couvert d'anonymat. Commandités "à des fins de conquête du pouvoir politique ou de réussite économique", les crimes rituels "augmentent à chaque période électorale", écrivait l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) en mars 2018.Plusieurs personnes dont trois Gabonais avaient été interpellés en mars suite à l'assassinat au Cameroun de trois jeunes enfants.En mai, plusieurs adolescents ont disparus à Libreville suite à une sortie à la plage.Les autorités avaient conclu à une noyade, alors que l'ALCR parle de crimes rituels avec organes manquants.Il existe au moins 50 cas de crimes rituels par an au Gabon, pour une population de moins de 2 millions d'habitants, selon les statistiques de l'ALCR.cc:JLB
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