Le cercueil de l'opposant gabonais André Mba Obame, dit "AMO", décédé au Cameroun le 12 avril, a été accueilli vendredi par plusieurs milliers de sympathisants à l'aéroport d'Oyem, dans le nord du Gabon, sa région natale, a constaté un journaliste de l'AFP.
Son arrivée a été précédée d'affrontements entre militants et forces de l'ordre.Des policiers qui tentaient de pénétrer sur la zone aéroportuaire ont été pris à partie par la foule qui les accusait de vouloir empêcher l'atterrissage de l'avion.
Malgré les appels au calme des leaders de l'opposition présents sur place, des jeunes ont lancé des pierres et d'autres projectiles, affrontant une trentaine de policiers dépassés par le nombre.
Lorsque l'avion a finalement atterri, la foule a envahi le tarmac, entourant l'appareil en criant "AMO, président élu!"
De nombreuses femmes étaient en pleurs."Même s'il est mort, il est notre président", a affirmé une enseignante, Peggy Ntsame.
"50 ans de la même famille c'est trop.Bongo, Bongo, Bongo, on ne connaît que ça", a affirmé Béranger, un jeune Gabonais.
De nombreux cafouillages ont entouré le transfert de la dépouille depuis Libreville vers Oyem, capitale du nord du Gabon et fief ethnique de Mba Obame, où elle était attendue depuis mercredi.
Dans la capitale gabonaise, les partisans de l'opposant avaient envahi l'aéroport international à plusieurs reprises, mercredi et jeudi, obligeant la famille du défunt à rapatrier le corps au siège de son parti, l'Union nationale.
La foule, qui souhaitait l'accompagner jusqu'au pied de l'avion, avait refusé de le laisser embarquer après le refus des autorités de laisser pénétrer les sympathisants sur le tarmac, invoquant "des motifs évidents de sécurité".
Les militants ont accusé le pouvoir de vouloir perturber le bon déroulement des obsèques.
Finalement, les principales figures de l'opposition, qui attendaient l'arrivée du corps à Oyem depuis mercredi, ont dû rentrer à Libreville vendredi matin pour les convaincre de ne pas faire obstacle au transfert du cercueil.
"Les forces de l'ordre nous ont violemment dispersés à coups de grenades lacrymogènes", a affirmé à l'AFP un militant sous couvert d'anonymat.Le calme est revenu à l'aéroport de Libreville après le décollage de l'avion transportant l'opposant, selon la même source.
Ancien puissant ministre de l'Intérieur, ex-baron du régime, "AMO" était passé dans l'opposition à la mort d'Omar Bongo, resté 41 ans au pouvoir.Candidat à la présidentielle en 2009, il avait contesté la victoire du fils de l'ancien président, Ali Bongo Ondimba, et s'était proclamé vainqueur du scrutin.
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