Cet ancien chauffeur du Guest House de Kibuye, au bord du lac Kivu (ouest), est accusé d'avoir transporté des Interahamwe, miliciens extrémistes hutu et bras armés du génocide, sur les lieux de massacres.Il doit être jugé pour "complicité" de génocide et de crimes contre l'humanité "par aide et assistance" du 29 septembre au 23 octobre 2020.M. Muhayimana est accusé de complicité dans l'attaque en avril 1994 d'une école locale et dans les massacres commis sur les tutsi réfugiés dans les collines avoisinantes de Karongi, Gitwa et Bisesero d'avril à juin.Réfugié en France, dont il a obtenu la nationalité en 2010, Claude Muhayimana avait été arrêté en 2014 à Rouen, un an après l'ouverture de cette enquête initiée par une plainte du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR).Les juges d'instruction avaient décidé de le renvoyer aux assises en novembre 2017, décision confirmée en appel en avril 2019.Les magistrats instructeurs avaient toutefois abandonné les poursuites pour les tueries de masse du 17 avril dans l'église et l'hôtel Home Saint-Jean de Kibuye, puis celles du lendemain au stade Gatwaro, ainsi que pour les meurtres de collègues de son hôtel."L'analyse du contexte historique devra être adaptée au profil de mon client, qui n'est ni une autorité politique ou militaire mais un simple citoyen qui s'est trouvé au coeur du chaos", a souligné son avocat Me Philippe Meilhac, joint par l'AFP. "Je suis convaincu qu'on fera reconnaître son innocence par la cour", a-t-il ajouté.Pour Alain Gauthier, président du CPCR, "nous nous réjouissons de la tenue de ce procès, mais nous en attendons tellement d'autres, avec des personnalités plus importantes".Deux procès liés à ce génocide se sont déjà tenus en France: en 2014, l'ex-officier de la garde présidentielle Pascal Simbikangwa a été condamné à 25 ans de prison, une peine confirmée en appel; en 2016, Octavien Ngenzi et Tito Barahira, anciens bourgmestres dans l'est du Rwanda, ont été condamnés à la perpétuité, peines là aussi confirmées en appel.Début décembre, 29 enquêtes sur des suspects liés au génocide et réfugiés en France se poursuivaient au pôle spécialisé du tribunal de Paris, qui en vertu d'une compétence universelle est autorisé à poursuivre des suspects s'ils sont sur le territoire français.Deux autres investigations, visant l'ex-préfet Laurent Bucyibaruta et le médecin Sosthène Munyemana, se sont aussi conclues par un renvoi aux assises, mais les recours des deux hommes doivent encore être examinés par la cour d'appel.
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