Le président de transition en Guinée, le général Sékouba Konaté, a décrété mercredi "l'état d'urgence", "sur l'étendue du territoire", jusqu'à la proclamation des résultats définitifs de l'élection présidentielle, a annoncé un porte-parole de la présidence à la télévision.
"Le président de la République décrète, sur l'étendue du territoire national, l'état d'urgence à compter de ce jour 17 novembre, jusqu'à la proclamation par la Cour suprême des résultats du second tour de l'élection présidentielle", a déclaré le directeur du bureau de presse de la présidence, le commandant Mohamed Kassé, lisant le décret à la télévision nationale.
Joint par l'AFP, M. Kassé a précisé que cela signifiait que "toute manifestation, tout regroupement" étaient à présent interdits et a recommandé de "ne pas sortir la nuit", sans vouloir parler de couvre-feu.
Il s'agit de "mettre de l'ordre pour que les gens ne continuent pas à se battre, dans le souci de préserver les acquis démocratiques, parce que les leaders politiques n'ont pas joué vraiment leur rôle d'apaisement", a-t-il soutenu, interrogé par l'AFP au téléphone.
A la télévision, le chef d'état-major général des forces armées, le général Nouhou Thiam, a déclaré que l'état d'urgence avait été décrété "dans le souci de préserver la quiétude et l'unité nationale".
Cette décision a été prise après les violences dans les fiefs électoraux de Cellou Dalein Diallo, à Ratoma (banlieue de Conakry) et dans des villes de Moyenne-Guinée (nord), depuis la proclamation des résultats provisoires du second tour de la présidentielle, lundi.
L'opposant historique Alpha Condé (malinké) avait été déclaré vainqueur avec 52,5% des voix, face à l'ancien Premier ministre (peul) Cellou Dalein Diallo (47,5%).
La nature exacte des violences survenues depuis était encore difficile à établir mercredi.
Selon un décompte de l'AFP établi à partir de différentes sources, au moins sept personnes ont été tuées depuis lundi, dont cinq auraient été victimes de balles tirées par les forces de l'ordre.
Aucun bilan officiel n'a été publié et les autorités n'ont fait mention d'aucun mort.
Lundi, des manifestants avaient d'abord contesté, parfois violemment, la victoire de Condé, dans les fiefs de Diallo, s'en prenant parfois aux biens de leurs voisins, et des bagarres avaient eu lieu opposant Peuls et Malinkés, selon des témoins.Mais les forces de l'ordre ont également été accusés d'avoir tiré à balles réelles, bastonné et pillé.
Le chef des armées, le général Thiam, a de son côté affirmé que "des éléments mal intentionnés s'attaquaient délibérément aux forces de l'ordre" dont il a loué "les efforts et sacrifices consentis".
"Nous prenons à témoin la communauté nationale et internationale sur le comportement anti-démocratique des éléments cités", a-t-il dit.
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