L'opposition guinéenne a réitéré lundi sa demande d'"annulation pure et simple" des législatives du 28 septembre, dénonçant des "fraudes massives" et appelant ses partisans à rester "en alerte" dans la perspective d'éventuelles manifestations.
"Nous avons réitéré notre position de demande d'annulation pure et simple des élections" en raison de "manquements massifs à la loi", a déclaré à la presse l'un des principaux chefs de l'opposition, l'ancien Premier ministre Lansana Kouyaté, à l'issue d'une réunion de deux heures au siège de son parti, le PEDN (Parti de l'espoir et du développement national).
"Nous demandons aux militants et au peuple de se tenir en alerte au cas où nous donnions des instructions", a-t-il ajouté.
Vendredi, les partis d'opposition, qui accusent le camp du président Alpha Condé de fraude "généralisée", avaient menacé d'appeler à des manifestations dans tout le pays, au risque d'une reprise des violences qui ont déjà fait une cinquantaine de morts depuis le début de l'année.
Ces derniers jours, la communauté internationale - le représentant spécial de l'ONU Saïd Djinnit, "facilitateur" dans le dossier guinéen, mais aussi des ambassadeurs occidentaux - s'était mobilisée pour tenter d'éviter que la situation dégénère.
Samedi soir, après de longues tractations, d'abord avec les chefs de l'opposition, puis dans un "comité de suivi" du processus électoral, M. Djinnit avait arraché aux parties une "déclaration" minimaliste appelant au calme et à une publication des résultats "le plus rapidement possible" et "dans la transparence".
Les résultats complets des élections n'ont toujours pas été publiés par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Lundi, l'opposition, "unanime", selon M. Kouyaté, a annoncé son retrait du "comité de suivi" et de diverses commissions paritaires techniques.
Elle va néanmoins rester à la Céni, a précisé M. Kouyaté, semblant ainsi laisser une porte ouverte à de futures négociations.
"Il reste une marge", a confirmé une source de l'opposition aux journalistes.
L'opposition conteste l'annulation de nombreux votes dans ses bastions, tandis que les fiefs du président Condé affichent des taux de participation extrêmement élevés, avec parfois plus de 95% de votes pour le parti au pouvoir.
Selon les résultats partiels provisoires de la Céni, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) du président Condé est en tête.Le RPG a déjà revendiqué la semaine dernière une "majorité" dans la future Assemblée, qui doit être la première démocratiquement élue depuis l'indépendance.
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