Oumar Sylla, alias Foniké Mangué, était jugé pour trouble à l'ordre public par un tribunal de la banlieue de Conakry alors que, selon Amnesty International et Human Rights Watch, les semaines précédant et suivant la présidentielle du 18 octobre ont vu l'arrestation de centaines de personnes.Le jugement a été mis en délibéré au 14 janvier.Oumar Sylla a été arrêté le 29 septembre alors qu'il parcourait à moto la banlieue de Conakry pour inciter à participer à une manifestation interdite contre la candidature du président Condé à sa propre succession. Il est détenu depuis et a entamé une grève de la faim, qu'il a récemment arrêtée.Oumar Sylla est un cadre du Front national de défense de la Constitution, collectif qui a mobilisé pendant des mois contre la candidature de M. Condé à un nouveau mandat. La contestation, plusieurs fois durement réprimée, a fait des dizaines de morts.M. Condé, 82 ans, a été proclamé vainqueur de la présidentielle, malgré les protestations de son principal adversaire criant à la fraude, et les remises en cause de la constitutionnalité de sa candidature."Mme la présidente, vous avez devant vous le roi des jeunes qui, le 29 septembre, est sorti à moto pour haranguer des milliers de jeunes", a dit le procureur Lansana Sangare devant le tribunal de Mafanco placé sous la surveillance de dizaines de policiers casqués portant matraque."Mme (la présidente), je vous demande de bien juger, mais le seul juge reste Dieu et quant à moi je sais que je suis un éternel prisonnier d'Alpha Condé", a dit le prévenu dont les avocats ont plaidé non coupable.Il avait déjà été arrêté mi-avril 2020, mais relaxé fin août par un tribunal des faits de diffusion de fausses informations."Les semaines après l'élection ont été marquées par les mesures répressives contre l'opposition politique", a commenté à l'AFP Ilaria Allegrozzi, chercheuse pour Human Rights Watch. Elle chiffre à "plus de 300" les membres de l'opposition ou sympathisants arrêtés.Fabien Offner, chercheur pour Amnesty International, évoque une vague d'arrestations "inédite" mais difficilement quantifiable. Il cite le chiffre de 325 interpellations prononcé le 31 octobre par la cour d'appel, selon lui.
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