Dans la capitale Conakry, des heurts ont opposé en plusieurs endroits les forces de l'ordre à des manifestants, qui ont érigé des barricades. Au moins cinq manifestants ont été arrêtés, selon un correspondant de l'AFP.Trois militantes du Front national pour la Défense de la Constitution (FNDC), le collectif de partis d'opposition, de syndicats et de membres de la société civil qui mène la contestation depuis quatre mois, ont également été interpellées à Conakry. Conduites devant un juge, elles ont été inculpées d'"attroupement illégal et troubles à l'ordre public", avant d'être écrouées, a déclaré à l'AFP leur avocat, Salifou Béavogui.Une députée d'opposition, Djessira Traoré, également membre du FNDC, a affirmé mercredi à l'AFP avoir été interpellée alors qu'elle était en route pour la ville de Ourékaba (centre), où elle comptait "sensibiliser la population" afin qu'elle ne participe pas au référendum constitutionnel organisé le 1er mars, en même temps que des législatives.Présentée devant un juge, elle a été interrogée puis laissée libre, a-t-elle expliqué. Sur Twitter, le chef de file de l'opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo, a dénoncé "une violation de l'immunité parlementaire" de Mme Djessira.Un convoi du FNDC a par ailleurs été attaqué mercredi à coups de cailloux dans la préfecture de Kissidougou, en Guinée forestière (sud-est), selon des opposants et un témoin. "Toutes les vitres de nos véhicules sont cassées", a déclaré à l'AFP Jacques Gbonimy, un responsable du FNDC. Il a mis en cause le Rassemblement pour le peuple de Guinée (RPG), le parti du président Condé.La Guinée est le théâtre depuis mi-octobre de manifestations, parfois durement réprimées, qui ont fait au moins 29 morts - 28 civils et un gendarme - contre le projet prêté au président Condé de chercher à se succéder à lui-même fin 2020. L'actuelle Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels.Le projet de nouvelle Constitution maintient cette limite mais l'opposition soupçonne que son adoption servirait à M. Condé, 81 ans, de prétexte pour remettre son compteur présidentiel à zéro.A l'approche du référendum, "le risque de nouveaux actes de répression de la part des forces de sécurité augmente", a estimé mercredi dans un communiqué Human Rights Watch (HRW), en appelant le gouvernement guinéen à "faire en sorte que les policiers et les gendarmes fassent preuve de retenue et de discipline".Alpha Condé a laissé la porte ouverte à une nouvelle candidature dans une récente interview, affirmant que c'est son parti "qui décidera". Il a aussi défendu le référendum, jugeant qu'il n'y a "rien de plus démocratique".
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