Ancien opposant historique et premier président démocratiquement élu de cette ex-colonie française d'Afrique de l'Ouest, Alpha Condé, dont le second mandat s'achève en 2020, a souvent contesté la pertinence de la limitation du nombre de mandats sur le continent - deux maximum en Guinée.M. Condé, 81 ans, n'a jusqu'à présent pas annoncé de modification de la Constitution afin de pouvoir se représenter en 2020, mais plusieurs de ses déclarations récentes ont été interprétées en ce sens.Lors d'un déplacement le 4 mai à Kindia, à environ 110 km au nord-est de Conakry, il a été accueilli par une foule de partisans et de responsables locaux qui lui ont demandé de modifier la loi fondamentale."J'ai écouté le message des jeunes, des femmes et des sages. Le moment venu, je vais vous répondre. Mais nul ne peut s'opposer à la volonté du peuple", leur a répondu M. Condé.Sept membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), créé en avril pour s'opposer à un troisième mandat, qui manifestaient devant le stade où se déroulait le rassemblement avaient été interpellés. Le tribunal correctionnel de Kindia les a condamnés mardi à trois mois d'emprisonnement pour "trouble à l'ordre public" et "entrave au droit de manifester", selon le jugement consulté par l'AFP."Ils ont été injustement arrêtés, injustement jugés et injustement condamnés parce qu'ils sont tout simplement du mauvais bord politique", a commenté mercredi leur avocat, Salifou Béavogui.Quatre autres opposants poursuivis pour des faits similaires ont récemment été relaxés à Coyah (50 km à l'est de Conakry) et le procès d'un cinquième est en cours dans la capitale. Des heurts entre partisans et opposants à un troisième mandat avaient fait plusieurs blessés le 30 avril dans deux autres villes.En avril, Human Rights Watch (HRW) a appelé à la création d'une "entité judiciaire chargée d'enquêter sur les décès survenus lors de manifestations", faisant valoir que "compte tenu de l'incertitude de l'avenir politique en Guinée, il est très probable que de nouveaux affrontements se produiront entre les forces de sécurité et des manifestants".L'organisation a souligné que la condamnation en février d'un policier "pour le meurtre d'un manifestant en 2016 a été la première d'un membre des forces de sécurité pour avoir tué un manifestant par balle depuis 2010".De son côté, Amnesty International a dénoncé le 24 avril un projet de loi antiterrorisme qui selon l'organisation "menace l'exercice des libertés à l'approche des élections" législatives et présidentielle, prévues respectivement à la fin de l'année et en 2020.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.