Hollande affiche en Guinée sa solidarité contre Ebola

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Conakry (AFP)

Le président français François Hollande a martelé vendredi un message de "solidarité" en Guinée, qui recevait la première visite d'un dirigeant occidental dans l'un des pays ravagés par Ebola, brisant symboliquement l'isolement international et la stigmatisation dénoncés par ces Etats.

M. Hollande a expliqué avoir "voulu envoyer trois messages" par sa présence, lors d'une conférence de presse très cordiale avec le président guinéen Alpha Condé, ancien opposant, qui était derrière les barreaux lors de la précédente visite d'un chef de l'Etat français, Jacques Chirac, en 1999.

"Un message de solidarité", notamment aux soignants "qui prennent des risques pour assurer des soins de haute qualité", a souligné M. Hollande. 

"Un message de confiance" pour éviter "qu'un pays frappé par un fléau sanitaire puisse être enfermé", a-t-il ajouté."Il était très important que je puisse dire au monde entier que la Guinée continue à vivre, à se battre", a insisté le président français.

Enfin "un message de vigilance" car "la bataille n'est pas gagnée contre Ebola", a-t-il souligné lors de cette étape sur la route de Dakar, où il assistera au XVe sommet de la Francophonie samedi et dimanche.

M. Condé a vu dans cette visite "un grand symbole", espérant qu'il encouragerait les hommes d'affaires, français et autres, à revenir dans le pays, et il souligné la présence de "tous ces drapeaux français" brandis en signe de gratitude par la population sur le parcours du cortège de M. Hollande, de l'aéroport à l'hôpital Donka de Conakry.

"Demain au sommet de la Francophonie, je lancerai un nouvel appel à la mobilisation internationale.Mais la France doit montrer l'exemple", a dit M. Hollande, rappelant l'engagement de Paris à hauteur de 100 millions d'euros dans la lutte contre la pandémie.

"Vive la France.Bienvenue en Guinée", a scandé la foule, le pouce levé, le long du trajet.

Un moment clé de la visite s'est déroulé à l'hôpital Donka où, devant une longue haie de soignants, M. Hollande a longé le camp de Médecins sans Frontières (MSF), en pointe contre Ebola.Avant d'entrer, les deux chefs d'Etat, comme leurs accompagnants, se sont lavés les mains et fait prendre la température. 

Accompagné d'experts et de médecins, dont le directeur de l'Institut Pasteur, Christian Bréchot, François Hollande a signé un accord de coopération pour la création d'un Institut Pasteur à Conakry fin 2016, focalisé sur "les maladies à haut potentiel épidémique" comme Ebola et d'autres fièvres hémorragiques virales, selon M. Bréchot.

 

- Tests rapides début 2015 -

 

Partie en décembre 2013 du sud de la Guinée, l'épidémie a fait près de 1.300 morts dans ce pays, sur quelque 5.700 décès recensés, dont plus de 3.000 au Liberia et quelque 1.400 en Sierra Leone, deux pays voisins.

Mais la lutte progresse, avec un ralentissement de la propagation, notamment en Guinée et au Liberia.

Autre signe favorable: l'élaboration de nouveaux tests de dépistage en 15 minutes, dont un, mis au point par l'Institut Pasteur de Dakar, va faire l'objet d'essais à Conakry.

"On peut espérer les premiers tests bien évalués et valides dans les premiers mois de 2015", a précisé M. Bréchot.

Même les tensions politiques vivaces dans cette ex-colonie française ont connu une trêve lors de cette visite, également saluée par l'opposition.

Le président Condé a signalé la présence à la conférence de presse du chef de l'opposition Cellou Dalein Diallo, annonçant sous les applaudissements qu'il allait "présenter la semaine prochaine au Parlement le statut de chef de l'opposition".

"La France est attachée depuis longtemps à faire respecter les échéances et à faire en sorte qu'il y ait des élections pluralistes et transparentes", a assuré M. Hollande.

"Je souhaite que l'ensemble des parties guinéennes" puissent être associée au processus électoral", a-t-il dit.

Dans une lettre adressée à M. Hollande avant son arrivée, l'opposition a dénoncé "une démocratie de façade", accusant le pouvoir de M. Condé de "refuser le dialogue".

Une élection présidentielle est prévue en 2015, au terme du mandat du président Condé, au pouvoir depuis 2010, premier chef d'Etat démocratiquement élu dans ce pays indépendant depuis 1958, régulièrement dirigé depuis par des pouvoirs dictatoriaux.

 

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