Dans une interview accordée lundi aux médias français RFI et France 24, M. Kagame, de passage à Paris à l'occasion d'un sommet Afrique, a affirmé que dans l'Est de la RDC, "il n'y a pas eu de crime, absolument pas (...)".Plus grand pays d'Afrique subsaharienne, la RDC a connu deux guerres entre 1996-97 et 1998-2003, particulièrement meurtrières et qui ont déstabilisé en profondeur la région frontalière des Kivus, aujourd'hui encore en proie à la violence des groupes armés. Le pays a ainsi frôlé l'éclatement au cours de ces conflits impliquant de nombreuses milices et les armées de plusieurs pays de la région, en particulier le Rwanda et l'Ouganda.Sollicité mardi après-midi par l'AFP, le porte-parole du gouvernement congolais Patrick Muyaya n'a pas réagi immédiatement.La prise de position de M. Kagame "n'est ni plus ni moins que du négationnisme des crimes commis en RDC", a déclaré à l'AFP le député Juvénal Munubo, rapporteur de la commission défense et sécurité à l'Assemblé nationale."Paul Kagame n'était jamais allé si loin dans sa façon de narguer les Congolais", a estimé cet élu, partisan du président Félix Tshisekedi, mais qui s'est dit "étonné du silence" des autorités congolaises. Entre 1996 et 2002, "des armées du Rwanda, de l'Ouganda et du Burundi ont fait régner la terreur et des campagnes d'épuration des populations civiles (dans l'est de la RDC). Non au négationnisme", a réagi l'ex-ministre de la Jeunesse Billy Kambale."Nous n'accepterons pas les propos négationnistes de qui que ce soit sur les crimes commis en RDC", a fustigé pour sa part l'opposant Martin Fayulu, déplorant que "les Congolais se fassent narguer (par M. Kagame) du fait de l'absence d'un leadership légitime, responsable et fort à la tête du pays"."C'est ahurissant d'entendre M. Kagame tenir de tels propos", a condamné, refusant d'être nommé, un ancien ministre et proche de l'ex-président Joseph Kabila. "Il sait très bien que des crimes graves ont été commis par les troupes rwandaises, ougandaises et burundaises (...). Le Conseil de sécurité de l'ONU a parlé de l'agression", l'Ouganda a été condamné par "la Cour internationale de justice".
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