INTERVENANTSDr Arame M'bodge, directrice de Sida Info Service au téléphone.Jérémy Lecerf, directeur opérationnel du Crips Ile de France.Introduction : (de maladies vénériennes à MST puis IST)Nos parents, grands-parents connaissaient bien les maladies vénériennes�?� La plus connue : la syphilis était une cause importante de mortalité et d'invalidité. On croit qu'elle a été introduite en Europe par les premiers explorateurs espagnols de retour d'Amérique. Elle s'est répandue à travers l'Europe et est devenue associée à la sexualité et comme Vénus était considérée comme la « déesse de l'amour », on l'a désignée comme une maladie vénérienne (vénérienne étant un adjectif dérivé de Vénus). Il n'existait pas de traitement pour la syphilis avant la découverte des antibiotiques en 1945. L'impact de cette maladie s'est considérablement modifié depuis que leur usage s'est répandu�?� Jusque dans les années 1990, l'appellation MTS ou MST (pour « maladie sexuellement transmissible ») était d'usage courant. Depuis 1999, le terme MST est peu à peu remplacé par celui d'IST (infection sexuellement transmissibles).Il existe actuellement, en France et dans le reste du monde, une recrudescence des infections sexuellement transmissibles�?� Ce phénomène s'explique par l'évolution des comportements sociaux : multiplicité des rapports et des partenaires. Ces maladies frappent surtout les personnes ayant une activité sexuelle importante, essentiellement des jeunes, qui ne sont pas toujours correctement informés des risques de contamination. Les personnes porteuses du virus du Sida sont également plus vulnérables aux IST.Les IST se transmettent principalement lors de relations sexuelles via les sécrétions et/ou contact entre la vulve, le vagin, le pénis, l'anus, les lèvres, la bouche et la main. **Il faudra faire attention ici car comme on englobe le sida parmi les IST, il ne faut pas réactiver de fausses idées sur ses risques de transmission. Pour le VIH, les risques liés aux rapports bucco-génitaux (fellation, cuni) non protégés existent mais ils sont plus faibles.**Certaines IST sont répandues dans la population. La plupart d'entre elles se soignent facilement mais, non traitées, elles peuvent entraîner de graves complications.*** En Europe, les IST et leurs complications font partie des cinq motifs les plus fréquents de consultation chez les adultes.�?�En France, les IST sont en augmentation depuis les années 1990, sans que les chiffres exacts ne soient toujours connus.Quelles sont les IST les plus fréquentes :La blennorragie gonococcique ou « chaude-pisse »Signes possibles : brûlures et/ou écoulement jaune par la verge, le vagin ou l'anus, fièvre, douleur au bas-ventreApparition des signes : 2 à 7 jours après la contaminationDiagnostic : par prélèvement localPossibles complications graves si non traitée : risques de stérilité surtout chez la femme ; atteinte du nouveau-né si la mère est infectée.La chlamydia ou chlamydioseLa chlamydia ou chlamydiose fait partie des infections les plus courantes en France. En raison de l'absence de symptômes, les chiffres exacts de personnes contaminées ne sont pas disponibles. En effet, beaucoup de personnes en souffrent sans même en être conscient.D'après une enquête de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé parue en 2012, 3,6% des femmes et 2,4% des hommes de 18 à 24 ans en sont atteints en France.Signes possibles : le plus souvent aucun signe sinon brûlures, écoulement par la verge, l'anus ou le vagin, fièvre, douleur au bas-ventre, voire angineApparition des signes : 1 à 2 semaines après la contaminationDiagnostic : par prélèvement localPossibles complications graves si non traitée : risques de stérilité, de grossesse extra-utérine; atteinte du nouveau-né si la mère est infectéeL'hépatite BSignes possibles : fièvre, fatigue et hépatite (« jaunisse »)Apparition des signes : 2 à 8 semaines après la contaminationDiagnostic : par prise de sangPossibles complications graves si non traitée : risques de cirrhose et de cancer du foie ; atteinte possible du nouveau-né si la mère est infectéeL'herpès génitalSignes possibles : petits boutons douloureux en forme de bulles sur les organes génitaux, l'anus ou la bouche, démangeaisonsApparition des signes : 1 semaine ou plus après la contaminationDiagnostic : par examen médical et/ou prise de sang ou prélèvement local. Risque de récidivePossibles complications graves si non traitée : atteinte grave du nouveau-né si la mère est infectée ;Les mycoplasmes et la trichomonaseSignes possibles : écoulement par la verge, l'anus ou le vagin, brûlures, démangeaisonsApparition des signes : à partir de 1 semaine après la contaminationDiagnostic : par prélèvement local. Risque de récidiveLa syphilisSignes possibles : chancre (petite plaie indolore), éruptions sans démangeaisons sur la peau et les muqueusesApparition des signes : 2 à 4 semaines ou plus après la contaminationDiagnostic : par prise de sangPossibles complications graves si non traitée : atteinte du cerveau, des nerfs, du c�?ur, des artères et des yeux ; atteinte possible du nouveau-né si la mèreest infectée.Les IST fragilisent les muqueuses et augmentent considérablement le risque de contamination par le virus du sida.�?�Inversement, si on est atteint par le virus du sida, les IST peuvent être plus graves et compliquer le traitement.Le VIH Le plus souvent aucun signe ou, parfois dans les semaines suivant tout juste la contamination surviennent des signes possibles mais non systématiques et d'intensité très variables selon les personnes : fièvre, fatigue�?�Diagnostic : par prise de sang réalisée 6 semaines après le moment supposé de la contamination (Attention, un test de dépistage du VIH négatif n'est vraiment valable qu'après une période de 6 semaines sans avoir pris de nouveaux risques de transmission).PREVENTIONLe meilleur moyen de vous protéger du VIH et des autres Ist est d'utiliser un préservatif pour la fellation et pour la pénétration. Si utilisation de gel, il faut qu'il soit à base d'eau pour ne pas fragiliser le préservatif.Si le risque de transmission du VIH par la fellation est faible, il est en revanche très important pour certaines Ist dont la syphilis.Aucun contraceptif ne protège des IST. Les spermicides locaux (sprays, gelées, ovules) ne protègent pas des Ist.Les traitements :Aucune IST ne se guérissent seules. Il existe des traitements efficaces contre les IST qui évitent de les transmettre et stoppent leur évolution. Négligées, les IST peuvent provoquer des complications difficiles à traiter et entraîner des séquelles. Ne vous soignez pas tout seul n'utilisez pas de pommade, de désinfectant ou d'antibiotiques sans avis médical.Suivez le traitement jusqu'au bout.Il faut respecter la dose et la durée du traitement prescrit pour se soigner efficacement. Pendant le traitement, utilisez toujours un préservatif avec votre partenaire.Il est important de protéger votre ou vos partenaires.Où se faire dépister Il est essentiel que votre ou vos partenaires se fassent également dépister et traiter pour limiter les risques de réinfection(s) entre vous.Pour effectuer un dépistage des IST ou du VIH, consultez votre médecin ou rendez-vous dans des centres spécialisés :_ - les CDAG (consultations de dépistage anonyme et gratuit)_ - les CIDDIST (centres d'information, de dépistage et de diagnostic des Ist)_ - les CPEF (centres de planification et d'éducation familiale)Où s'informer :Sites internet :_ www.onsexprime.fr www.sida-info-service.org www.hepatites-info-service.org _ www.lecrips.idf.netLignes d'information et d'écouteSida Info Service: 0 800 840 800 appel anonyme et gratuit depuis un poste fixe.Hépatites Info Service : 0 800 845 800 Appel anonyme et gratuit
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