Les dirigeants israéliens s'efforçaient dimanche de désamorcer la crise diplomatique la plus sérieuse dans leurs relations avec l'Egypte depuis la chute du régime d'Hosni Moubarak en février, après la mort de cinq policiers égyptiens dans le Sinaï.
Le président Shimon Pérès a ainsi exprimé ses "regrets" pour la mort de ces policiers égyptiens en qualifiant de "stratégique" le traité de paix conclu entre les deux voisins en 1979.
Le plus haut personnage de l'Etat hébreu a fait symboliquement ces déclarations aux médias au cours de visites de condoléances aux familles d'un soldat et d'un policier israéliens tués jeudi près d'Eilat, dans le sud d'Israël.
Six civils israéliens ont également été tués au cours de ces attaques attribuées par Israël à un groupe radical palestinien de Gaza, les Comités de résistance populaire (CRP).C'est au cours de ce même incident que les policiers égyptiens ont été tués dans ces circonstances non éclaircies.
"Aussi bien les Israéliens que les Egyptiens ont un intérêt suprême à empêcher le terrorisme de se déchaîner.Le Sinaï doit rester un centre touristique et de paix.Il faut tout faire pour garantir que les terroristes et les extrémistes n'en saisissent pas le contrôle", a affirmé M. Pérès, selon un communiqué.
"Je regrette que des soldats égyptiens soient tombés et je suis certain qu'aucun Israélien ne veut voir des soldats égyptiens tués.J'adresse mes condoléances au peuple d'Egypte et aux familles des soldats", a souligné le président israélien.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Yigal Palmor a pour sa part "espéré que la crise est derrière nous"."C'est de l'intérêt bien compris des deux parties", a déclaré M. Palmor à l'AFP.
Il s'agit de la première crise diplomatique entre Israël et l'Egypte depuis la chute en février du régime de Hosni Moubarak, qui était considéré comme le garant du traité de paix bilatéral de 1979, le premier signé entre l'Etat hébreu et un pays arabe.
Adoptant un ton un peu moins diplomatique, le vice-Premier ministre Sylvan Shalom, un faucon, a souhaité que les relations avec l'Egpyte "reviennent à la normale car elles sont très importantes"."L'accord de paix est effectif, il y a toujours deux ambassades", a-t-il remarqué.
M. Shalom a toutefois déploré l'assaut donné samedi par des manifestants égyptiens au Caire contre l'ambassade d'Israël: "Je n'ai pas aimé le fait que des manifestants soient montés sur le toit et que des drapeaux israéliens aient été brûlés", a-t-il reproché.
"Nous approchons d'élections en Egypte et l'absence d'un ambassadeur (égyptien) en Israël pourrait pousser la région vers l'extrémisme.Les Etats-Unis et la communauté internationale ne veulent pas de cette escalade.Si l'Egypte abandonnait sa ligne modérée pro-occidentale toute la région et ses ressources pétrolières passeraient sous le contrôle de l'Iran", a averti le ministre israélien.
Au Caire, plus d'un millier de personnes se sont rassemblées dans la nuit de samedi à dimanche devant l'ambassade d'Israël pour dénoncer la mort des policiers.
Sous les acclamations, un manifestant a retiré le drapeau israélien flottant au sommet de l'immeuble abritant l'ambassade et a hissé à sa place celui de l'Egypte, ont indiqué des témoins.
La police anti-émeutes, présente aux abords de l'ambassade, n'est pas intervenue.
Le gouvernement égyptien a jugé jusqu'à présent insuffisants les "regrets" exprimés dès samedi par le ministre de la Défense Ehud Barak pour la mort des soldats égyptien, en s'abstenant toutefois de mentionner le rappel de son ambassadeur à Tel-Aviv, annoncée samedi par la télévision d'Etat mais qui n'a pas été confirmée officiellement.
Le Caire avait rappelé son ambassadeur dans l'Etat hébreu en novembre 2000 pour protester contre "l'usage excessif de la force" par Israël contre les Palestiniens après le déclenchement de la deuxième Intifada.
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