Le Kenya, pays phare de la discipline, tient enfin sa médaille d'or au marathon féminin, au programme olympique depuis 1984, que Jemima Jelagat Sumgong (31 ans) lui a offerte dimanche à Rio.
Vainqueur cette année du prestigieux marathon de Londres, Sumgong a devancé, en 2 heures 24 minutes et 4 secondes, la Bahreïnie d'origine kényane Eunice Jepkirui Kirwa (2 h 24:13.) et l'Ethiopienne Mare Dibaba (2 h 24:30).
Cette première victoire a eu lieu dans des conditions particulières.Sur les deux derniers kilomètres de course, quatre à cinq personnes isolées ont franchi à tour de rôle les barrières de sécurité pour courir sur la voie réservée aux athlètes en arborant des pancartes proclamant : "Fora Temer" ("Dehors Temer"), en référence au président par intérim du Brésil.
Ils ont immédiatement été repoussés sur les côtés par des motards de la police militaire escortant les compétitrices.
Ces intrusions n'ont pas gêné Sumgong, qui avait attaqué avant."J'avais un plan: démarrer autour du 35e kilomètre et mon corps a bien répondu", a expliqué la lauréate.
En fait, c'est la Bahreïnie d'origine kényane Kirwa qui a pris l'initiative juste après le passage au 35e km.
Son accélération s'est manifestée au chrono (16 min 31 sec entre les 35e et 40e km) et forcément dans les corps, déjà éprouvés par la chaleur.Sumgong, d'ailleurs, est revenue progressivement sur le duo de tête Kirwa-Dibaba.
"Je n'ai jamais été inquiète.A deux kilomètres du but, je savais que la médaille d'or était à moi, a ajouté la Kényane, grande déçue des Mondiaux-2015 de Pékin où elle avait échoué au pied du podium.Mais je savais qu'un jour, mon tour viendrait."
- Les Estoniennes se montrent au départ -
Habituée des grands messes du 42,197 km (1re aussi à Rotterdam en 2013, 2e à Boston/2012 et New York/2014), Sumgong était cette fois en mission pour son pays.
Le Kenya avait jusqu'à présent récolté trois médailles d'argent dans l'épreuve féminine, successivement en 2004, 2008 et 2012.
Chez les messieurs, dont la course est programmé dimanche prochain, le premier or du Kenya est venu en 2008 à Pékin par la grâce du jeune Samuel Wanjiru, décédé depuis d'une chute dans des circonstances jamais complètement élucidées.
La Française Christelle Daunay, championne d'Europe 2014, a abandonné au 30e km.
"Je ne suis pas allée au bout de mon rêve.J'avais des douleurs au tendon d'Achille depuis quelques jours.Je n'ai pas cherché à rester au contact des meilleures, j'allais à mon rythme et j'étais contente de ma course, mais la douleur est montée aux +ischios+ à force de compenser et au 30e je ne pouvais plus continuer", a expliqué la Mancelle, âgée de 41 ans.
Daunay, qui disputait ses derniers JO, ne sait pas encore si cette course inachevée était le terminus de sa carrière."Je ne sais pas encore, je vais d'abord penser à me soigner", a-t-elle ajouté.
Sous la chaleur, les concurrentes (157 inscrites) ont pris d'assaut les points de ravitaillement pour se désaltérer et se rafraîchir.
Au Sambodrome, départ et arrivée emblématiques de l'épreuve, les blondes Estoniennes Leila, Lily et Liina Luik ne sont pas passées inaperçues.Premières triplées à participer à une épreuve olympique, elles se sont exhibées dans un pas de samba.
Ensuite, ce fut chacune pour soi, dans la douleur et l'anonymat.Lily a pris la 97e place, Leila la 114e et Linna a abandonné.
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