La Cour pénale internationale (CPI) rendra lundi sa décision sur la confirmation des charges contre six Kényans, dont le vice-Premier ministre kenyan Uhuru Kenyatta, soupçonnés de crimes contre l'humanité lors des violences post-électorales de 2007-2008.
Les juges annonceront si les six hommes doivent être jugés, et pour quels crimes, ou si leur procureur Luis Moreno-Ocampo doit leur fournir plus d'informations sur les éléments de preuve qu'il a recueilli lors de son enquête.
La défense, l'accusation et les représentants des victimes seront les premiers à être informés, par écrit, de la décision des juges, a indiqué la CPI, qui siège à La Haye, dans un communiqué.
"Par la suite, les juges de la chambre préliminaire II apparaîtront publiquement, en salle d'audience 1, à 11h30 (10H30 GMT) pour l'unique fin d'informer le public du résultat de leurs décisions", a souligné la Cour.
"Les parties et participants ne seront pas présents dans la salle d'audience lors de cette apparition publique", a précisé la même source.
L'accusation souhaite que soient jugés des responsables des deux camps qui s'étaient affrontés lors des violences qui avaient suivi la réélection contestée du président sortant Mwai Kibaki, le 27 décembre 2007.
Quelque 1.200 personnes avaient été tuées et plus de 300.000 personnes déplacées lors de ces violences, selon l'accusation, autorisée le 31 mars 2010 par les juges à enquêter sur celles-ci.
Lors d'une première audience de confirmation des charges, du 1er au 12 septembre, l'accusation avait présenté ses éléments de preuve contre l'ancien ministre kényan William Ruto, 45 ans, candidat potentiel à l'élection présidentielle de 2013, l'ancien ministre de l'Industrialisation Henry Kosgey, 64 ans, et le présentateur de radio Joshua Arap Sang, 36 ans.
Membres du camp du Premier ministre du gouvernement de coalition Raila Odinga et du Mouvement démocratique orange (ODM), ils sont soupçonnés de trois chefs de crimes contre l'humanité : meurtre, transfert forcé de population civile et persécution.
Une seconde audience de confirmation de charges, contre le vice-Premier ministre kényan Uhuru Kenyatta, 50 ans, également candidat potentiel à l'élection présidentielle de 2013 et ministre des Finances, Francis Muthaura, 65 ans, bras droit du président Kibaki, et Mohammed Hussein Ali, 56 ans, chef de la police à l'époque des faits, s'était tenue du 21 septembre au 5 octobre.
Membres du parti de l'unité nationale (PNU) du président Kibaki, ils sont soupçonnés de cinq crimes contre l'humanité : meurtre, transfert forcé de population, viol, persécution et acte inhumain.
La CPI a reconnu à 327 personnes la qualité de victime autorisée à participer à la procédure dans l'affaire portée contre MM.Ruto, Kosgey et Sang, tandis que cette qualité a été reconnue à 233 personnes dans l'affaire contre MM.Kenyatta, Muthaura et Ali, a indiqué à l'AFP Fadi el-Abdallah, le porte-parole de la Cour.
Les six hommes font l'objet de citations à comparaître et s'étaient présentés libres devant la Cour.
La CPI, entrée en fonction en 2003, est le seul tribunal international permanent chargé de juger les auteurs présumés de génocides, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.
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