Le président kényan Uhuru Kenyatta, qui s'était livré à une violente charge contre la Cour pénale internationale (CPI) samedi, continuera à coopérer avec la Cour, a affirmé vendredi son conseiller politique.
"Le droit international fait partie de notre Constitution, c'est pourquoi nous sommes très clairs : le président continuera de coopérer avec la CPI", a déclaré Joshua Kutuny, directeur des affaires politiques du bureau de M. Kenyatta, peu avant que la CPI n'autorise le président à ne pas assister à toutes les audiences de son procès.
M. Kenyatta doit être jugé à partir du 12 novembre devant la CPI pour crimes contre l'humanité pour son rôle présumé dans les violences politico-ethniques qui avaient suivi l'élection présidentielle kényane de fin 2007.Plus de 1.000 personnes avaient été tuées et des centaines de milliers d'autres déplacées.
Son vice-président, William Ruto, est aussi jugé par la CPI depuis le 10 septembre, également pour crimes contre l'humanité pour sa responsabilité présumée dans ces violences.
Les deux hommes, dans des camps opposés en 2007, ont été élus sur un ticket commun lors du dernier scrutin, en mars.
Le Kenya ne cessait de demander des aménagements à la CPI pour permettre au président kényan et à son vice-président de remplir leurs obligations à la tête de l'Etat tout en étant jugés, notamment de permettre aux deux reponsables de ne pas assister à toutes les audiences.
"�?a veut dire beaucoup de choses"
M. Kenyatta a donc obtenu gain de cause sur ce point vendredi, la cour CPI précisant bien que sa décision, exceptionnelle, avait "pour seul but de concilier ses fonctions exigeantes en tant que président du Kenya".
La CPI a assortie sa décision de conditions strictes, soulignant notamment que le président kényan devrait être présent à l'ouverture de son procès.Toute violation de ces conditions pourra entraîner l'émission d'un mandat d'arrêt, a-t-elle ajouté.
Vendredi, M. Kutuny n'a lui pas précisé quel serait le degré de coopération de M. Kenyatta.
"Quand je parle de coopération, ça veut dire beaucoup de choses", a-t-il glissé."Mais je veux affirmer que nous continuerons à coopérer avec eux parce que c'est une promesse que nous avons faite quand nous étions en campagne".
Samedi, l'Union africaine, qui reproche à la CPI de ne poursuivre et juger que des Africains, avait demandé l'ajournement des procédures contre la tête de l'exécutif kényan.Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA avaient estimé que les dirigeants en exercice jouissaient d'une immunité et qu'aucun ne devrait être traduit devant un tribunal international durant son mandat.
M. Kenyatta avait lui-même accusé la CPI d'agir "sur demande des gouvernements européens et américain, contre la souveraineté des Etats et peuples africains".
MM.Kenyatta et Ruto sont les premiers dirigeants en exercice jugés par la CPI.
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