Human Rights Watch (HRW) a accusé vendredi les autorités kényanes d'utiliser les Somaliens et Kényans d'ethnie somali comme "boucs émissaires", alors que des milliers de personnes ont été arrêtées depuis début avril et une centaine d'autres expulsées vers la Somalie.
Entre 3.000 et 4.000 personnes ont été arrêtées dans le pays depuis le 4 avril, principalement à Nairobi dans le quartier d'Eastleigh, à forte population somalienne ou kényane d'ethnie somali, et retenues dans des postes de police ou des stades pour des contrôles d'identité et des interrogatoires.La très grande majorité a depuis été libérée.
Les autorités kényanes ont présenté cette opération policière comme une réponse à la menace terroriste, après qu'une série d'attentats ou de tentatives d'attentats attribués aux islamistes somaliens shebab aient secoué le pays.
"Maltraiter et utiliser les Somali comme boucs émissaires pour les attaques odieuses menées par des individus dont on ne connait pas l'identité ne va pas protéger les Kényans, les Somaliens ou qui que ce soit contre de futures attaques", a estimé Gerry Simpson, un haut responsable de HRW.
"L'expulsion par le Kenya de Somaliens vers leur pays déchiré par la guerre sans leur offrir la possibilité de déposer une demande d'asile serait une atteinte flagrante à ses obligations légales", a ajouté M. Simpson, alors que le pays de l'Afrique de l'Est a expulsé 82 personnes jeudi.
L'organisation de défense des droits de l'homme explique avoir visiter le poste de police de Pangani, à Eastleigh, et y avoir dénombré des centaines de détenus entassés dans des cellules "puant l'urine et les excréments" et "conçues pour contenir 20" personnes.
HRW a ajouté avoir vu des policiers "fouetter, battre et insulter des détenus" et que les forces kényanes leur ont extorqué de l'argent.
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