"C'est avec une profonde tristesse que j'annonce le décès d'un grand homme d'Etat africain, Son Excellence Daniel Toroitich Arap Moi, le deuxième président du Kenya", a indiqué M. Kenyatta dans une "proclamation présidentielle" écrite.
Ce dernier a ordonné que le pays observe un "deuil national" jusqu'aux funérailles, qui seront des "funérailles d'Etat" et dont la date doit encore être déterminée.
L'ancien président est décédé "aux petites heures du matin ce 4 février 2020 à l'hôpital de Nairobi, en présence de sa famille", a ajouté la même source, alors qu'un membre de sa famille avait précédemment indiqué à l'AFP qu'il était décédé dans la maison familiale à Kabarak, dans l'ouest du Kenya.
Daniel arap Moi, instituteur de formation, avait succédé au père de l'indépendance Jomo Kenyatta à la mort de celui-ci en 1978.
Débute alors un long règne, vite marqué par le durcissement d'une répression que maniait déjà Jomo Kenyatta, le musellement de la dissidence, des détentions arbitraires, des opposants torturés et la corruption.Un système de parti unique est instauré en 1982.
L'ex-président se posera comme un farouche opposant au multipartisme, qu'il finit par rétablir sous la pression du clergé, de la société civile et de la communauté internationale pour les élections générales de 1992.
Dans le collimateur de son régime figurent les élites culturelles, des militants des droits de l'Homme, des défenseurs de l'Environnement, comme l'écrivain Ngugi wa Thiong'o ou la future prix Nobel de la Paix Wangari Maathai.
Les Kényans subissent aussi le chômage et l'inflation, dans une économie gangrenée par la corruption: Moi parti du pouvoir, son régime sera accusé de détournements de fonds massifs, via un système de fausses exportations - l'affaire "Goldenberg", pour laquelle il ne sera jamais vraiment inquiété.
Dans un rapport établi dans les années 2000, le cabinet d'enquêtes spécialisé dans la gestion du risque, Kroll, affirmait que des sociétés fantômes du président Moi et de ses associés avaient détourné un milliard de dollars du pays pendant ses 24 ans au pouvoir.
Ces dernières années, des observateurs kényans ont à plusieurs reprises déploré une forme de réhabilitation en douceur de l'ancien autocrate, recevant régulièrement la visite de responsables politiques de premier plan venus le consulter.
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