Un homme a été tué et six personnes blessées par balles lundi à Kisumu, dans l'ouest du Kenya, lorsque la police a dispersé une manifestation de l'opposition réclamant la dissolution de la commission électorale, selon des témoins et la Croix-Rouge.
Une trace de blessure par balle était visible sur le corps du mort, qui a été placé par des jeunes devant la morgue d'un hôpital de Kisumu, selon un correspondant de l'AFP.
Plusieurs manifestants ont affirmé qu'il avait été victime des tirs de la police, qui n'a pas réagi à ces accusations.
"Ce n'est pas juste.La police ne peut pas tirer sur les gens à chaque fois qu'ils exercent leurs droits.Cet homme a été tué par balles alors qu'il manifestait", a affirmé un des manifestants, Michael Omondi, depuis cette ville acquise à l'opposition et jouxtant le lac Victoria.
"La dernière fois, ils ont tué quelqu'un et prétendu qu'il s'était blessé en tombant.Que vont-ils dire aujourd'hui après la mort de cet homme ? Parce que clairement on lui a tiré dessus", a insisté un autre habitant de Kisumu, Charles Otieno.
Six personnes ont été hospitalisées pour des blessures par balles, selon la Croix rouge.
La police anti-émeute continuait en fin de matinée à affronter des manifestants dans le bidonville de Kondele, en périphérie de Kisumu.
Plusieurs manifestations contre la commission électorale (IEBC) ont été organisées par l'opposition et des organisations de la société civile depuis le 25 avril.
Selon elles, la commission est favorable au camp présidentiel et ne peut garantir l'équité de la présidentielle d'août 2017, qui devrait opposer une nouvelle fois l'actuel président Uhuru Kenyatta, 54 ans, au chef de l'opposition, Raila Odinga, 71 ans.
Selon la police, trois manifestants avaient été tués le 23 mai dans l'ouest du Kenya: deux avaient été tués par balle par les forces anti-émeute à Siaya, et le troisième était décédé après avoir chuté en fuyant les gaz lacrymogènes à Kisumu.
L'opposition avait décidé le 25 mai de suspendre les manifestations pour ouvrir le dialogue avec le gouvernement.Mais les discussions n'ont pas abouti et la coalition d'opposition (Cord) a décidé de retourner dans la rue.
La Haute cour kényane, saisie par des députés de la majorité qui souhaitaient que les manifestations soient interdites, n'a pas accédé à leur requête.Elle a demandé lundi à la police de respecter le droit des opposants à manifester, tout en garantissant l'ordre public.
Sitôt l'annonce de la Haute cour, des manifestants se sont rassemblés en fin de matinée à Uhuru Park, au centre de Nairobi, où ils attendaient d'être rejoints par les dirigeants de l'opposition pour marcher vers les locaux de la Commission électorale.
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