Les dix pays membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) tiennent lundi à N'Djamena un nouveau sommet extraordinaire consacré à la crise en Centrafrique, dont la population, livrée aux exactions de bandes armées, vit "une tragédie" selon l'ONU.
Convoqué par le chef d'Etat tchadien Idriss Déby Itno - président en exercice de la CEEAC et dont le pays joue un rôle politique et militaire majeur chez son voisin centrafricain -, "le sommet sera principalement consacré à la situation en RCA" (République centrafricaine), a indiqué le secrétariat-général de l'organisation.
Selon la même source, "la Centrafrique est le principal objet du sommet de N'Djamena et c'est le cinquième sommet extraordinaire de la CEEAC" consacré à la Centrafrique depuis le début de la crise ayant abouti au renversement du régime du président François Bozizé le 24 mars par la coalition rebelle Séléka dirigée par Michel Djotodia, investi président de transition le 18 août.
La CEEAC n'a pas communiqué la liste des participants, mais selon des sources gouvernementales centrafricaines, Bangui sera représenté comme lors des précédentes réunions par le Premier ministre Nicolas Tiangaye.
Depuis mars, la population du pays, livrée aux exactions de bandes armées et à des violences intercommunautaires, "vit une tragédie", a rappelé samedi une mission d'urgence des agences d'aide de l'ONU, en insistant sur le rétablissement de la sécurité dans le pays, dont 10% des cinq millions d'habitants ont été déplacés par le conflit.
Sous pression internationale, le président Djotodia a dissous la Séléka et cherche depuis à neutraliser les chefs des bandes armées qui en faisaient partie et qui ont multiplié les exactions.
Calmer les esprits
Ces exactions sans fin ont provoqué des violences intercommunautaires qui menacent désormais de prendre un tour religieux entre chrétiens - qui constituent la grande majorité de la population - et musulmans.Les combattants qui formaient les rangs de l'ex-rébellion se revendiquent de confession musulmane et M. Djotodia est le premier président musulman de l'histoire du pays.
Tentant de calmer les esprits, le président de transition a appelé samedi la jeunesse à refuser de prendre les armes.
"Je veux que la jeunesse (...) dise non aux manipulations tendant à dresser les uns contre les autres, à faire en sorte que les jeunes prennent les armes, les machettes, les bâtons, pour mettre la vie de leur prochain en danger", a-t-il lancé pendant une "rencontre avec la jeunesse" à Bangui.
Parallèlement, une force africaine (Misca) devant à terme compter 3.600 hommes est en cours de déploiement dans le pays pour tenter d'y rétablir la sécurité et de désarmer les combattants incontrôlés qui sèment la terreur.Mais l'action de cette force est limitée par des difficultés logistiques et financières.
Pour appuyer les efforts africains, la France - ancienne puissance coloniale - est montée en première ligne au conseil de sécurité de l'ONU afin d'obtenir un renforcement du mandat de la force et se dit prête à augmenter le nombre de ses troupes dans le pays.Paris a un détachement de 400 soldats qui contrôle l'aéroport de Bangui mais ne participe aux opérations de la Misca.
La CEEAC regroupe 10 Etats, dont la Centrafrique et - à l'exception du Soudan - tous ses voisins: Tchad, Cameroun, Congo, RDCongo.Le Burundi - qui a proposé en juillet de fournir des troupes à la force africaine - est également membre, tout comme le Gabon, qui a un contingent de 600 hommes dans la Misca.
Les autres membres sont l'Angola, la Guinée équatoriale et l'archipel de Sao Tomé et Principe.
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