Des pays africains ont appelé mercredi à Luanda à une meilleure coordination afin de mettre en oeuvre l'accès aux soins pour tous sur le continent, ce qui devrait passer par la création d'agences de contrôle des maladies et des médicaments.
"Nous avons (...) la capacité technique et la volonté de changement qui vont nous conduire à élaborer un plan visant à garantir l'accès aux soins pour tous en Afrique", a déclaré Domingos Manuel Vicente, le vice-président angolais, lors de l'ouverture de la première réunion des ministres africains de la Santé co-organisée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Commission de l'Union africaine (UA).
"Au regard de ce qui se passe ailleurs dans le monde et afin de protéger nos citoyens, il y a une urgence absolue à créer une agence africaine de contrôle des médicaments", a ajouté le responsable angolais, dont le pays accueille la conférence jusqu'à jeudi.
"Sa mission sera de contrôler la qualité de tous les médicaments et outils de diagnostics utilisés sur le continent, qu'ils soient produits en Afrique ou importés", a précisé M. Vicente.
"L'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest n'est qu'une preuve supplémentaire de la nécessité d'un centre africain de contrôle des maladies", a également souligné Onyebuchi Chukwu, ministre de la Santé du Nigeria, président de la dernière conférence des ministres africains de la Santé en avril 2013.
Appuyant la création de ce centre de contrôle, Domingos Manuel Vicente a annoncé la volonté de l'Angola d'héberger cette institution.
"Nous savons que la majorité des pays africains ne pourront pas atteindre d'ici à 2015 les objectifs du Millénaire dans le domaine de la santé, malgré les progrès réalisés", a relevé Luis Gomes Sambo, directeur régional de l'OMS pour l'Afrique.
"Nous avons besoin d'investir et de travailler davantage pour atteindre les objectifs fixés par les gouvernements africains et les agences internationales", a-t-il ajouté.
Selon l'OMS, sur les dix dernières années l'espérance de vie sur le continent africain est passée de 51 à 54 ans, quand la mortalité infantile des moins de 5 ans a diminué de 175 à 95 pour 1.000 naissances et la mortalité maternelle de 820 à 480 pour 100.000 naissances.
Des progrès ont été réalisés dans la lutte contre les maladies transmissibles (sida, malaria, tuberculose) mais le nombre de cas de maladies chroniques (accidents vasculaires cérébraux, cancer, diabète) est en constante hausse.
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