Le 3 février 2017 Abdallah El-Hamahmy s'était précipité, armé de machettes et criant "Allah Akbar", vers quatre militaires en patrouille dans la galerie marchande du Louvre. Cet Égyptien, alors âgé de 29 ans, avait été grièvement blessé au ventre par des tirs de riposte tandis qu'un militaire était légèrement atteint au cuir chevelu.Au terme de l'enquête, un juge antiterroriste parisien a ordonné, le 15 décembre, qu'il soit jugé devant une cour d'assises spécialement composée pour "tentatives d'assassinat sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle", conformément aux réquisitions du parquet antiterroriste (Pnat), a précisé la source judiciaire.Le procès de cet homme, en détention provisoire, pourrait se tenir avant l'été, selon une source proche du dossier.Seul suspect poursuivi dans ce dossier, Abdallah El-Hamahmy était légalement entré comme touriste en France le 26 janvier 2017 en provenance de Dubaï, et séjournait dans un logement de location à la semaine. Ce voyage avait été préparé de longue date: l'appartement, réglé 1.700 euros, avait été réservé en ligne en juin, bien avant la demande de visa touristique déposée fin octobre. Les images de vidéosurveillance montraient en outre qu'il s'était rendu le 29 janvier, soit cinq jours avant son attaque, au Carrousel puis dans le musée, où il avait suivi une visite guidée.Aucune revendication n'était intervenue et aucune allégeance à un groupe jihadiste n'avait été découverte. Les enquêteurs avaient toutefois retrouvé un de ses tweets reprenant un extrait d'un discours d'Abou Mohammed al-Adnani, un ancien porte-parole de l'organisation État islamique tué en Syrie et qui appelait régulièrement à cibler des policiers ou des soldats lors des attaques."Je ne crois pas qu'on puisse déduire du dossier qu'il avait l'intention de s'en prendre spécifiquement à des militaires", fait toutefois valoir son avocat François Gagey, estimant que "l'information judiciaire n'a pas permis de faire toute la lumière sur ses intentions exactes".Cette attaque solitaire s'est inscrite dans la vague d'attentats jihadistes sans précédent qui a frappé la France depuis janvier 2015 et fait plus de 250 morts.En 2021, selon la source judiciaire, neuf dossiers liés au terrorisme islamiste sont d'ores et déjà prévus en première instance devant la cour d'assises spécialement composée, dont celui des attentats du 13 novembre 2015 (130 morts à Paris et près de Paris).
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