Riyad a ignoré une demande de Tunis d'extrader l'ex-président Ben Ali afin qu'il soit jugé pour la répression du soulèvement populaire en Tunisie, a indiqué mardi le président du tribunal militaire de Tunis Hédi Ayari.
"Nous avons demandé, à deux reprises son extradition (de Ben Ali), mais nous n'avons pas reçu de réponses", a répondu Hédi Ayari aux avocats qui l'interrogeaient sur les efforts des autorités tunisiennes pour faire revenir Ben Ali d'Arabie Saoudite.
Le tribunal militaire de Tunis a reporté mardi soir au 10 janvier le procès intenté contre Zine El Abidine Ben Ali et une quarantaine de hauts responsables de son régime, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.
Ce procès, reporté pour la deuxième fois, porte sur leurs rôles dans la mort de 43 manifestants et la blessure de 97 autres dans le gouvernorat de Tunis et autres villes au nord du pays comme Bizerte et Nabeul.
Ben Ali et ses anciens principaux chefs de sécurité, y compris ses deux derniers ministres de l'Interieur, Ahmed Friaa et Rafiq Haj Kacem, risquent la peine de mort s'ils sont reconnus coupables, selon des avocats.
Au total, plus de 300 personnes ont trouvé la mort lors du soulèvement populaire déclenché le 17 décembre 2010 et ayant abouti le 14 janvier suivant à la fuite de Ben Ali vers l'Arabie Saoudite.
Lors de leurs interrogatoires, les deux anciens chefs de sécurité, Adel Touiri et Lotfi Zouaoui, ont affirmé qu'ils n'avaient pas donné l'ordre à la police de faire usage de balles pour réprimer le soulèvement.
Adel Touiri a affirmé que le président déchu était "totalement déconnecté de la réalité", ignorant son conseil d'éviter l'usage de force.
"Le 26 décembre, Ben Ali s'était entretenu avec le ministre de l'Intérieur, le commandant de la gendarmerie et moi-même pour parler de tout: de son fils, du RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique, le parti alors au pouvoir) et des activités des ambassadeurs tunisiens à l'étranger, mais il n'a pas dit un seul mot sur la situation sécuritaire qui s'était embrasée," a raconté M. Touiri.
Quelques dizaines de proches des victimes ont manifesté mardi devant la cour du tribunal militaire dénonçant "une mise en scène".
Si une quinzaine de hauts responsables, dont les deux anciens ministres de l'Intérieur et l'ancien chef de la sécurité présidentielle, sont en détention préventive, et donc bien présents au procès, ce dernier s'est poursuivi en l'absence de 27 accusés, qui sont en liberté.
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